mardi 6 mai 2008
Akpala aux trousses de Sterchele
Le titre de meilleur réalisateur se jouera au cours de l'ultime journée
Un joueur carolo pourrait succéder à un autre ex-Zèbre au palmarès, financièrement juteux, des meilleurs buteurs.
Alors qu'il a pratiquement livré tous ses verdicts, le championnat 2007-08 devra attendre l'ultime journée pour désigner le meilleur buteur de la compétition. A 90 minutes du terme, ils sont encore au moins 3 – le Nigérian carolo Joseph Akpala, l'Israélien de Genk Elianiv Barda et le Belge du GBA Sanharib Malki – voire 7, à pouvoir briguer la succession de François Sterchele au palmarès d'un trophée qui n'est pas loin d'être aussi convoité que le Soulier d'or attribué en janvier dernier à Defour ou le Footballeur pro dont on connaîtra le nouveau lauréat dimanche soir. C'est que cette distinction vaut à son détenteur d'accéder brutalement à la haute notoriété à une époque de l'année où débutent traditionnellement les premières négociations en matière de transfert. Nombreux ont été par le passé les goléadors rois à tirer parti de leur gloire, fût-elle toute passagère, pour asseoir leur réputation et monnayer au plus haut prix leur efficacité. Toni Brogno, Wesley Sonck, Cedric Roussel et Luigi Pieroni, pour ne citer qu'eux doivent toute leur carrière et une bonne part de leur fortune aux buts empilés, l'espace d'une saison, pour le compte du club qu'ils se sont empressés de quitter, avec la bénédiction de leurs employeurs, pour aller exercer leur art sous des cieux plus rémunérateurs. Charleroi, qui avait déjà propulsé Sterchele sous les feux de la rampe, se frotte sans doute déjà les mains à l'idée de voir Akpala émerger sur le fil dans ce classement singulier.
« Pour autant, tempère Aimé Anthuenis, il ne faut pas non plus s'imaginer qu'en cas de consécration, Akpala va déclencher l'intérêt de l'Europe entière. Si Malki venait à l'emporter sur le fil, le GBA serait déjà tout heureux de le céder pour 2,5 millions. Car s'il a eu beaucoup de mérite à s'illustrer pour sa première vraie saison en D1, notre buteur doit encore faire ses preuves au niveau international. Pour rappel, Sterchele ne nous avait guère apporté plus d'argent malgré l'intérêt que lui portaient Anderlecht et le FC Bruges. »
Après avoir usé ses fonds de culotte sur les bancs d'entraîneur avant d'embrasser à Anvers la fonction de directeur technique chargé, entre autres, du recrutement, l'ex-sélectionneur fédéral peut, plus objectivement que tout manager forcément intéressé par les plus-value des pur-sang peuplant son écurie, mesurer à son juste prix la valeur réelle des meilleurs artificiers de Belgique. « Il faut bien admettre que notre championnat ne pèse plus grand-chose au regard des observateurs neutres. Il devient de plus en plus exceptionnel que les clubs étrangers fassent monter les enchères avec une volonté farouche de s'attacher les services d'un attaquant opérant en Belgique, fût-il le plus performant d'entre tous. Les prix ne monteront que si cet élément a aussi fait ses preuves hors de nos frontières. En clair, il faut qu'il évolue dans une équipe disputant régulièrement la Ligue des champions ou fasse un tabac sous les couleurs des Diables rouges. Or, force est de reconnaître que sur ces deux plans-là, on n'est plus nulle part. Jamais, Anderlecht n'aurait vendu Jan Köller pour un demi-milliard d'anciens francs si le grand Tchèque ne s'était illustré avec le Sporting, sous ma direction, dans la plus relevée des compétitions européennes. Plus jamais, depuis lors, on n'a atteint un tel montant pour la vente du
meilleur attaquant de division 1. Le Standard, pourtant champion haut la main, ne valorisera vraiment Jovanovic ou Mbokani que s'il passe au moins un ou deux tours en Ligue des champions. »
Ce ne sont pas, non plus, les performances calamiteuses de l'équipe nationale qui vont contribuer à relever le plafond des transactions. A cet égard, un constat s'impose : alors qu'il avait fallu attendre plus de 20 ans, après guerre, pour voir un étranger, en l'occurrence Jan Mulder, émerger au firmament de nos goleadors, de plus en plus rares, aujourd'hui, sont les Belges à s'installer au faîte de la hiérarchie. « Ce phénomène s'explique aisément, enchaîne à cet égard Anthuenis. Si l'on considère que chaque club de l'élite opère avec 2 attaquants, les 36 élus sont à 80 % d'origine étrangère. La division 2 elle-même n'échappe pas à l'emprise des avants recrutés ailleurs. Sans doute n'accorde-t-on pas assez de crédit ou de patience à nos jeunes gens. Prenez le cas de De Sutter : sans sa blessure survenue début février alors qu'il carburait à un rythme d'un demi-but par match joué, il trônerait sans doute aujourd'hui largement en tête du hit-parade. Or, il jouerait peut-être toujours en troisième division si un jour, il n'avait tapé dans l'½il de van Veldhoven, notre entraîneur actuel, lors d'un Torhout-CS Bruges. Tous n'ont pas eu sa chance et pourtant, la réussite de ce garçon n'est pas un cas isolé, comme le démontre l'ascension vertigineuse de Malki. »
Joseph Akpala, 21 ans Sporting Charleroi
Lors de sa toute première apparition au Mambourg, c'était en avril 2006 contre Anderlecht, le Nigérian inscrivait un but déjà décisif. Une première ligne sur une carte de visite que le brave Joseph a depuis complétée à coups de goals (respectivement 2 et 5 en 3 et 8 titularisations) pour ses deux saisons d'apprentissage à Charleroi. L'été dernier, ils étaient nombreux à miser sur ses qualités de finisseur. De fait, Akpala a bien entamé le championnat avant de connaître une crise de confiance (1 but en 14 journées) de quatre mois et demi. Et puis, un déclic s'est produit puisque celui que ses équipiers surnomment « Akpagoal » n'en finit plus d'empiler les buts (9 au cours de ses 8 ultimes sorties).
(source : Le Soir)
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