dimanche 9 novembre 2008

"Il m'a mis le pied à l'étrier !”



Thierry Siquet sera opposé à Jacky Mathijssen mais a néanmoins l'habitude des retrouvailles émotives


Après avoir fait un pied-de-nez au Standard (le club où il s'est lancé dans la carrière de footballeur), Thierry Siquet envisage donc de faire de même avec quelqu'un qui a contribué à son avenir d'entraîneur : "J'ai été joueur et adjoint sous la houlette de Jacky Mathijssen, se souvient l'entraîneur de Charleroi. Ce fut une belle tranche de ma vie dans le milieu. Je n'oublie pas que Jacky m'a intégré dans un staff technique. Il m'a mis le pied à l'étrier. D'ailleurs, c'est en grande partie grâce à lui que je suis en poste aujourd'hui. Il m'a beaucoup appis.”

Le respect (que l'on sait mutuel) n'empêche pas certaines rivalités : "Pas parce qu'il a servi ses intérêts, notre succès de vendredi dernier l'a sensibilisé. Il m'a envoyé un message qui me touche forcément. Mais mon parcours m'a amené à m'opposer maintes fois à d'anciens compagnons. Nous restons amis mais avec une intervalle ponctuelle d'environ deux heures. Ce sera de nouveau le cas.”

Pour les Zèbres, il s'agira de se replacer. Leur entraîneur reste prudent : "Bruges après le Standard ? Tout est possible mais si nous avons l'opportunité de déstabiliser d'autres leaders de notre championnat, le contexte n'est pas le même. Chaque match diffère des précédents.”

En son temps (il y a quarante ans), l'inoubliable René Hauss avait inventé une formule selon laquelle chaque match avait sa vérité. Elle de mise pour Thierry Siquet: "Oui, nous avons l'occasion de frapper de nouveau un grand coup mais nous devrons d'autant plus redoubler d'efforts que nous éprouvons des difficultés à confirmer une grande performance.”

Quoique... "Que je sache, la force du Sporting ne se résume pas à un succès face au Standard. Nous restons quand même sur un rapport de huit points sur douze avec l'appui de trois matches sur quatre en déplacement.”

Thierry Siquet insiste : "Nous n'aurons pas d'excuse si nous retombons dans nos travers. Après un début en dents de scie concrétisé par des résulats alternatifs, nous devons acquérir une régularité fiable !”


"Abbas Bayat a raison”

Mais Pierre-Yves Hendrickx a commis une erreur en vue de ce soir, selon Mathijssen…


Doit-on rappeler ce que représente Jacky Mathijssen au Mambourg ? Si le Limbourgeois aura à nouveau droit à une ovation tout à l'heure, il s'attend surtout à une chaude réception de la part de son ancienne équipe :

"Mon sentiment à l'égard des Zèbres actuels n'est certainement pas de la peur mais du respect. Comme d'habitude, Charleroi sera galvanisé pour rencontrer une équipe du Top. Rien n'a changé, cela a toujours été le cas… C'était déjà ainsi quand j'y étais joueur, puis entraîneur.”

Jacky ne craint personne en particulier : "Je connais forcément les qualités avancées par les Carolos. Je suis juste moins bien renseigné sur les attaquants marocains qui sont arrivés cet été.”

Les résultats forgés actuellement par Siquet, qu'il aurait voulu emmener avec lui au stade Breydel, ne le surprennent pas : "J'ai toujours été convaincu des capacités de Thierry. Il a tout pour réussir dans le métier. Je me garderai bien de lui donner des conseils car chaque période et chaque noyau ont leurs vérités. Il n'y a pas de règles immuables dans le milieu et c'est d'ailleurs ce qui fait sa beauté. Cela prouve aussi qu'entraîner n'est pas si facile qu'on le croit.”

Habilement, lui qui quitta le Sporting pour le Club après avoir été brocardé par Abbas Bayat feint de ne pas avoir trop suivi les soucis rencontrés par son successeur après le match contre Lokeren ayant précédé l'exploit au Standard : "Je n'en sais pas grand-chose. Tout le monde connaît l'ambition qui habite le président carolo. Dans un sens, en fonction de ses moyens, il a raison de vouloir faire le maximum. Il a sans doute voulu mettre la pression sur ses joueurs et entraîneurs. C'est son droit, non ? Ce sont ses employés, quand même… Je ne vois donc pas où est le problème et, que je sache, ça se passe ainsi dans beaucoup d'endroits.”

Le patron carolo ayant proscrit tout relâchement après le succès à Sclessin, le T1 brugeois se veut prudent : "Même si nous allons tout mettre en action pour prendre trois points, un seul constituerait déjà une bonne affaire, conclut notre interlocuteur. Par chance, nous avons connu une semaine relativement calme. Peut-être la dernière avant longtemps puisque les prochaines s'annoncent chargées. Je m'étonne d'ailleurs que M. Hendrickx, en sa qualité de président de la Commission du calendrier, n'ait pas pensé à une autre date pour ce match.”

Et de conclure dans un éclat de rire : "Une telle erreur de sa part m'étonne ! Il ne m'avait pas habitué à ça…”

(source : Les Sports)

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