jeudi 18 décembre 2008

Interview de Geoffrey Mujangi Bia



Que doit-on dire : Geoffrey Bia ? Geoffrey Mujangi ? Mujangi Bia ?

On peut dire Geoffrey Mujangi Bia ou Mujangi Bia. Pas Geoffrey Bia ! En fait sur ma carte d’identité, il est inscrit Mujangi Bia. Dans les années ’90, quand Mobutu était président au Congo, on ne mettait sur les documents que le nom de famille et un autre nom... celui de tes grands-parents par exemple. Mon nom de famille est Mujangi et j’ai reçu le nom Bia de ma grand-mère.

Peux-tu nous résumer le parcours de ta jeune carrière ?

J’ai commencé à l’âge de 5 ans à Zellik Sport. Là, j’ai fait 3 saisons puis je suis parti à l’Union Saint-Gilloise où je n’ai joué qu’une demi saison. Par la suite, je suis parti à Anderlecht et enfin au Sporting de Charleroi.

Quel est ton poste de prédilection ? Axial ou flanc ?

Axial, en soutien d’attaque.


Quel schéma tactique te convient et te plait le mieux ?

Je n’aime pas jouer en fonction de l’adversaire. Je préfère jouer notre système de jeu et que l’on joue avec nos qualités, sans devoir nous adapter au jeu de l’adversaire.

Tu aimes jouer vers l’avant, le plus vite possible. Vas-tu trop vite pour le reste de l’équipe ?

C’est vrai que j’ai, par moments, le sentiment qu’on reste un peu trop bas sur le terrain et qu’on attend l’adversaire… comme face à Mouscron, par exemple. On reste sur la défensive, on attend. J’aimerais bien, effectivement, avoir une équipe plus offensive, qu’on entreprenne les choses directement et qu’on impose notre jeu au lieu d’attendre l’adversaire.

Comment te sens-tu à Charleroi ?

Je me sens bien à Charleroi. Quand je viens au stade – que ce soit pour un match ou un entraînement -, je me sens toujours motivé pour le club.

Te considères-tu comme un leader de l'équipe ?

Je pense que je peux être un leader et que ça va se faire… avec le temps.

Est-ce que les louanges de la Direction à ton égard ne te mettent pas trop de pression sur les épaules ?

Non, ce sont des choses auxquelles je ne pense pas, parce que mes ambitions sportives sont au-dessus de Charleroi. Donc, toutes les choses qu’on peut dire de moi à Charleroi sont des choses qui normalement doivent faire partie de mon parcours. Ce n’est pas cela qui va me mettre la pression ou donner la grosse tête. Cela fait partie du football.

Pourrais-tu jouer un jour pour les Diables rouges ? Si oui, le désirerais-tu ?

Oui et je le désire vraiment. Je suis né en Belgique, j’ai grandi dans ce pays, c’est le seul pays que j’ai connu. Je me considère comme un citoyen du pays et je souhaite vraiment porter les couleurs nationales.

Diable rouge ou bien alors… Léopard congolais ?

Je voudrais mettre les choses au clair : je n’ai jamais été au Congo. Ma vie est ici en Belgique. Je ne suis pas comme certains joueurs qui veulent devenir Belges dans l’unique but d’être incorporé à l’Équipe Nationale. La Belgique est mon pays.

Ne pense-tu pas que tu serais barré par Maartens, Defour ou Witsel en équipe nationale belge ?

Pas du tout. Si je suis barré un jour, ce sera par moi-même. Par ma propre progression... Je me concentre sur mon évolution et je ne regarde pas les autres.

Au dernier mercato, Charleroi n’était pas disposé à te laisser partir en dessous de la somme de 5.000.000 d’euro. Crois-tu que tu vaux tout cet argent ?

Quand je vois les autres transferts, je me dis que je vaux cette somme. Maintenant, je ne pense pas à ce chiffre, d’autant plus que cette somme n’est pas pour moi (rires). Non, je n’y pense pas trop même si, effectivement, j’espère être vendu le plus cher possible.

Penses-tu à partir de Charleroi ?

Pour l’instant, j’ai la tête à Charleroi...même si, c’est vrai, j’ai des ambitions. Je ne me vois pas terminer ma carrière en Belgique. Maintenant, j’ai du respect pour l’équipe dans laquelle j’évolue actuellement et je ne me mets pas en tête de partir. Je suis à Charleroi. C’est ma priorité actuelle… et quand viendra le moment de partir, je partirai. C’est le foot.

Dieumerci Mbokani est un joueur congolais qui - comme toi - n’a pas reçu la confiance qu’il méritait à Anderlecht. Il est en train d’exploser au Standard. Sa réussite est-elle un modèle pour toi ?

Mbokani a son expérience anderlechtoise et moi j’avais la mienne. Nos situations sont différentes et incomparables…

Un retour à Anderlecht te tenterait-il ?

Non, pas du tout. Pas parce que c’est Anderlecht, mais parce que c’est un club belge. J’escompte plutôt un championnat étranger.

Que penses-tu des supporters carolos?

Ce sont de bons supporters qui nous soutiennent bien durant tous les matches. On les sent vraiment comme un douzième homme. Je sais que c’est un peu difficile pour eux quand nos prestations ne sont pas à la hauteur.


(source : rcsc.be)

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