samedi 10 janvier 2009

Stage en Turquie : le coach fait le bilan.




John Collins :
"Je suis déjà très satisfait de constater qu’il n’y a aucun blessé et que tout le monde rentre en pleine forme. L’accent lors du stage avait été mis sur le physique et n’avoir à en déplorer aucun, c’est une grande satisfaction. Tommy a bien bossé avec le groupe, les joueurs ont bien répondu, ils ont bien mangé, bien couché aux heures qui avaient été décidées et le stretching est fort important : dedans et dehors des terrains."

Quelles étaient vos attentes principales en venant au stage ?

JC : "Premièrement, c’était du travail très proche avec les joueurs pour les connaître davantage. Je les connais maintenant beaucoup mieux individuellement et collectivement. Ça prend du temps, mais après une semaine de stage, c’est mieux qu’un mois chez nous, à Charleroi. Du matin jusqu’au soir, moi, Tommy, les joueurs, le staff, c’était une semaine très importante. Les joueurs savent comment on travaille maintenant. Tout ce qu’on a demandé, ils l’ont fait. Au niveau de mon métier de coach, je ne pouvais pas demander plus. Nous sommes tous contents du comportement des garçons sur le terrain et hors du terrain."


Vous alliez régulièrement en stage avec Hibernians, dans votre carrière de coach. C’était le quantième stage ?

JC : "En Écosse, il n’y a pas de break. Avant la finale de la Coupe, on avait effectué un stage d’une semaine en Espagne. En général, les équipes britanniques, c’est en été qu’elles effectuent des stages. Pour moi, le stage hivernal, c’était une première."


C’est important ce break pendant la saison ?

JC : "Il y a des aspects positifs et négatifs. En Grande Bretagne, il y a beaucoup de matches. Les stades sont souvent pleins, il y a une bonne ambiance mais les terrains ne sont, souvent, pas en bon état, avec le froid et le mauvais temps."


On sent que les joueurs ont fait le vide mentalement et qu’ils sont prêts à repartir d’un bon pied alors qu’à la fin du premier tour, qui a été très difficile, on les sentait un peu émoussés. Maintenant, on perçoit un changement.

JC : "Ça arrive souvent lors d’un changement de coach, normalement ça motive tout le monde. Je veux que tous soient motivés de la première à la dernière semaine du championnat. Les bons, les grands joueurs professionnels, se doivent d’être tout le temps motivés, à chaque instant. C’est ce qu’on recherche avec Tommy, c’est que chaque joueur arrive à l’entraînement motivé, avec de l’enthousiasme. C’est notre rôle de les pousser tous les jours."


Vous aviez déjà signalé avoir beaucoup d’accroche avec le Président, vous aviez déjà connu, un président qui était si proche des joueurs ?

JC : "Non! Jamais dans ma carrière de football. C’est un Président différent, il aime bien d’être autour de l’équipe, du coach. Il parle de foot tout le temps, de son club, de Manchester, de Liverpool. Il visionne régulièrement des matches. Il est bien motivé et passionné."


Il aurait dit qu’il attendait de vous l’établissement d’une structure bien en place et stable. Une gestion qui puisse durer plusieurs années, c’est cela votre rôle à Charleroi ?

JC : "Mon travail est de mettre ma philosophie, mon style de jeu, de gagner des matches. Naturellement, je veux que mon équipe joue du beau football et que le public vienne voir un beau spectacle, des joueurs créatifs, un jeu offensif, au sol. Je pense que pour gagner des matches, tout le monde doit penser pour tout le monde. Bien sûr, on a des qualités individuelles dans l’équipe, mais il faut jouer collectif. "


Le schéma que vous avez mis en place ici, sans dévoiler les noms, c’était déjà celui qui avait été utilisé contre Dender, un 4-3-3.

JC : "J’aime bien, effectivement, développer un 4-3-3 . Quelques fois, le système est différent mais j’aime bien le 4-3-3 : trois attaquants, on gagne le ballon derrière et tu as les solutions devant toi, à gauche et à droite ; c’est plus facile de jouer le foot ainsi. Mais naturellement, le système peut changer en fonction de l’adversaire. J’aime utiliser des joueurs qui ratissent tout le terrain."


On a retrouvé ici un Frank Defays qui aurait retrouvé une nouvelle jeunesse.

JC :
"Effectivement, il est toujours disponible, il déborde, il s’entraîne très bien, il est motivé. Depuis son arrivée, c’est un super exemple pour tout l’effectif. C’est le style de jeu que j’attends : les défenseurs ne font pas que défendre, ils doivent monter, déborder. Je veux 10 joueurs sur le terrain et ça doit être des footballeurs qui veulent le ballon, et ça, pendant toute la rencontre. Attaquer ensemble, défendre ensemble. Si dans l’équipe, il y a un ou deux joueurs qui ne veulent pas aller chercher le ballon, qui se cachent, ça ne peut pas marcher."

Vous insistez aussi sur la bonne gestion des matches , ce qui semblait manquer à Charleroi au premier tour. Vous avez dit, c’est le ballon qui doit travailler.

JC : "Oui, dans le dernier quart d’heure, les joueurs fatiguent donc il faut faire circuler le ballon. Le ballon ne se fatigue jamais. C’est mieux que ce soit l’adversaire qui cherche le ballon."


On voit de plus en plus des joueurs à vocation technique ?

JC : "C’est ce que j’attends de tous mes joueurs. Mais je veux des techniciens qui, même s’ils n’ont pas le ballon, doivent travailler pour l’équipe. Les techniciens qui ne jouent que lorsque ils ont le ballon, et qui restent statiques quand ils ne l’ont pas, et bien ces joueurs là ne seront pas titulaires."


L’intégration de Moia ?

JC : "Je suis très content, c’est un très bon joueur, offensif qui aime faire des passes, faire des débordements, de bonnes accélérations. Il a sûrement des défauts ou des faiblesses mais je suis très content avec lui."


Un mot sur Bia ?

JC : "Geoffrey a beaucoup de talent. Maintenant, il doit apprendre à gérer un match pendant 90 minutes, il doit jouer sans le ballon, les déplacements, quand il doit dribbler, quand il doit faire une touche. C’est un garçon qui veut apprendre, qui veut progresser. C’est un jeune, s’il travaille correctement, s’il écoute les conseils, il réalisera une grande carrière. Il vient de mettre 3 goals, c’est vrai dans un match amical, mais le troisième était particulièrement joli, c’est évident : il a du talent ! Il est très fort technique au pied mais il doit le montrer chaque jour, à chaque match. Il a d’énormes qualités, il doit les montrer tout le temps, à chaque semaine, contre les petites et les grandes équipes."


Le match contre le Cercle est déjà bien préparé...

JC :
"C’est une bonne équipe qui joue bien le ballon. Ils sont bons techniciens, ils font un bon championnat. Ce sera un match très difficile pour nous, mais nous allons là-bas avec la confiance. On veut gagner la rencontre, mais on parlera sur le terrain, pas ici."


Les conditions météo que nous avons connues (2 jours de pluie et d’orage) ont-elles perturbé votre travail ?

JC : "Non pas du tout. On n’a pas su travailler une journée sur le terrain mais on a bien bossé dans la piscine, les salles de musculation. On s’est bien adapté. Je suis très content du choix de l’hôtel, des terrains d’entraînements. Franchement, j’ai trouvé cet endroit magnifique et les structures splendides. On ne pouvait demander plus. La panne d’électricité a perturbé l’entraînement d’hier. On avait prévu une séance de 45 minutes, mais on avait fait du bon boulot intensif le matin. Ce n’était pas bien grave."


L’intégration de jeunes dans l’effectif, une volonté personnelle ?

JC : "Oui j’ai demandé à avoir les 5 meilleurs jeunes, c’était très important pour moi. Ça faisait monter le nombre d’effectifs mais si j’ai besoin d’un joueur et que j’en ai à ma disposition, je dois les connaître, voir leur évolution. Je ne regarde jamais l’âge des joueurs : 16 ou 34 ans, ça n’a pas d’importance, c’est le talent qui compte. L’intégration s’est d’ailleurs très bien déroulée, ils ont bien bossé, j’ai vu de très bonnes choses parmi eux."

"Je compte jouer avec un effectif de 20 joueurs, sans les gardiens."

"Au niveau de l’alimentation, j’ai effectivement changé beaucoup de choses puisque les stages précédents, ils mangeaient de tout. J’ai dit tout de suite que nous ne mangeons pas comme les touristes. L’hygiène alimentaire est très importante : des repas sportifs ; matin, midi et soir. Si tu ne t’alimentes pas bien, tu prends des kilos et ton corps ne suit pas. Je dis souvent, si tu ne mets pas de la bonne essence dans une Ferrari, ça ne marche pas, c’est le même avec le corps humain : des pâtes, des fruits, de l’eau, du yaourt, du lait, du poulet et pas des gâteaux, du Coca Cola, du beurre... Les joueurs doivent s’adapter, je veux une équipe de professionnels. Idem pour le sommeil : ton corps, après des efforts physiques, doit récupérer. C’est une combinaison de tout. C’est mon rôle aussi d’éduquer les joueurs. Tu peux éviter beaucoup de blessures et de tracas avec une bonne hygiène de vie."

"C’est la première fois que je viens en stage avec des supporters, mais vraiment, ça ne m’a pas dérangé. Ils ont été corrects, polis. Nous n’avons absolument pas été embêtés."


(source : rcsc.be)

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