lundi 6 avril 2009

Cyprien Baguette, héros malheureux




Prendre un but fatal dans les arrêts de jeu après une prestation honorable chez un ténor, c'est cruel.

Pour Charleroi. Et pour son jeune gardien, monté au jeu une heure plus tôt pour suppléer le monument Laquait, blessé à l'épaule dans un contact avec Sonck. D'autant que Cyprien Baguette, par ailleurs auteur à 19 ans d'un maiden match de classe au Jan Breydel Stadion, s'est quelque peu troué dans sa sortie aérienne sur le but tardif de Simaeys. Si ses entraîneurs chechaient logiquement à le protéger, le jeune homme, lui, assumait : « Il y a eu un problème de communication car ma défense devait se poster plus haut afin que je puisse sortir. Là, je me suis en plus heurté à un coéquipier. Mais j'ai commis une erreur de timing et d'appréciation . »

Pas question donc pour Baguette, passé par l'US Centre, Anderlecht (où il a connu Mujangi Bia et Vadis Odjidja) et Carolo depuis ses 14 ans, de fuir ses responsabilités. Ni après le match. Ni pendant ! « Lorsque Bertrand Laquait a été percuté et est resté au sol, je suis parti pour l'échauffement. Sans savoir si j'allais devoir monter ou pas. Je devais être blanc comme un mort. Plus rien n'arrivait au cerveau : tout le sang était dans les talons (sic !). Quelques minutes plus tard, j'allais prendre place dans le but. Il fallait faire abstraction. Juste jouer. J'ai rapidement réussi une parade sur une volée de Blondel, j'étais lancé. »

Après avoir dédié ses premières minutes en D1 à son grand-père décédé et à sa grand-mère, la plus fervente de ses supportrices, Cyprien Baguette, jeune homme lucide et visiblement talentueux, évoquait la semaine suivante. « On verra ce qu'il en est de Bertrand. C'est le titulaire et j'espère qu'il pourra jouer face à Mouscron. Sinon, je serai prêt. Cette semaine, la seule chose qui pourrait changer, c'est que j'aurai le droit d'effectuer en premier les exercices de Philippe Vande Walle à l'entraînement ».

Les compliments de Stijnen

Parce que pour être second gardien à Charleroi, il faut posséder la patience parmi ses principales qualités. Dans le genre inamovible, Laquait fait très fort. « Je m'entends très bien avec lui, poursuit Baguette. Il joue toujours tout et c'est normal. Souvent, je le charrie un peu avant les matches. Je lui dis : "Aujourd'hui, n'oublie pas de te casser la gueule" ou "Tu la prends, hein, ta troisième carte jaune !" Cette fois-ci, à Bruges, je ne lui avais justement rien dit dans ce style-là. »

Par contre celui qui a failli devenir le héros d'un soir dans la Venise du nord a pu goûter, lui, à quelques compliments. Ceux de Stijn Stijnen, le gardien des Diables, lui ont particulièrement déçu. « Il m'a simplement félicité et m'a dit que c'était dommage pour moi, ce but en fin de match, mais que je devais continuer comme ça. » Charleroi, qui n'a pas de troisième gardien émargeant au noyau A, tient probablement un bon « numéro 2 ». C'est bon à savoir. D'autant que dans quelques mois, un certain Bertrand Laquait n'aura plus qu'un an de contrat chez les Zèbres...

(source : actu24.be)

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