Les supporters du Standard seront au moins 40 % au Mambourg, dimanche. Le commissaire Nicolay défend la tactique du maïeur carolo.
Jean-Hubert Nicolay , 36 ans, est le responsable de la sécurité lors de tous les événements se déroulant à Charleroi. Ne crachant pas sur la communication, le commissaire ne se départit cependant pas de la ligne ferme qu'il a fixée (" mais c'est le bourgmestre qui signe les arrêtés ") en vue du Sporting-Standard d'après-demain : " C'est vrai que les dernières éditions du derby wallon n'ont donné lieu à aucun débordement, mais le Standard draine plus de personnes dangereuses qu'une grande majorité d'équipes et on sait l'animosité existant entre les deux kops. Nous voulons éviter le risque de connaître à nouveau la situation survenue il y a trois ans, quand nous avions procédé à une cinquantaine d'arrestations. "
M. Nicolay appliquera donc des mesures drastiques : " La formule du combi-car nous permet de garder le contrôle sur les supporters visiteurs se rendant en T2, leur espace réservé. Dimanche, nous accueillerons 80 cars (Ndlr : la pause pipi à l'aire d'autoroute de Spy, souvent théâtre d'incidents, est interdite). Citez-moi une autre zone de police qui accepte 4 000 fans adverses ? Partout ailleurs, les visiteurs reçoivent 800 ou 900 places. Concernant les pro-Liégeois habitant à Charleroi, on ne les a pas obligés à aller prendre un car à Liège. Certains partent par exemple de Sambreville et il y a par conséquent toujours moyen de s'arranger lorsqu'on veut absolument se retrouver dans le kop, que je sache. "
Paradoxe : tous les partisans du Standard ayant acheté un ticket dans une des deux tribunes latérales (T1 et T3) échappent au car imposé... C'est donc sans doute avec ceux-là, pourtant a priori les moins chauds, que les hommes de Nicolay auront le plus à faire. Car l'autre mesure, celle qui risque de poser le plus de soucis à la maréchaussée, consiste en un bannissement total des couleurs liégeoises dans ces deux tribunes dites neutres : " Je rappelle que nous ne sommes pas à Sclessin... Concrètement, il y aura deux phases de contrôles avec une première à l'extérieur du stade, lors de laquelle on invitera la personne en infraction à aller remettre les objets interdits dans son véhicule. En cas de refus, on ira jusqu'au refoulement et/ou à la confiscation si nécessaire. Il y aura ensuite une fouille systématique à l'entrée de la tribune, effectuée par des stewards appuyés par des policiers s'il le faut. Comme tout cela prendra du temps, nous demandons au public de se présenter tôt au stade afin de faciliter les choses. "
Et si, malgré tout, d'aucuns exhibent des couleurs liégeoises en T1 ou en T3 ? " Ils tomberont sous le coup de la loi football. Ce sera considéré comme incitation à la haine et à la violence. Il y aura donc verbalisation et une équipe spécialisée de la police fédérale sera présente pour procéder à toutes les photos nécessaires alors que des délégués du ministère de l'Intérieur et un magistrat spécialisé seront là également. "
Le gros hic, c'est que personne ne peut dire quel sera le nombre total de fans liégeois... Se procurer des tickets pour les deux espaces neutres n'était en effet pas conditionné à l'annonce de son obédience. Par conséquent, on ne peut pas exclure la possibilité de voir des Standardmen en T4 supérieure, soit juste au-dessus du kop carolo... Tout cela risque donc de déboucher sur un mélange curieux et potentiellement explosif... en partie combattu sur papier par la loi football ! Ce faisant, les estimations quant au pourcentage de Rouches varient autour de40 % selon la direction carolo et jusqu'à 60, voire 70 %, d'après certains oiseaux de mauvais augure.
3 mesures-phares
S'il n'y avait que 952 Mauves au Mambourg début mars, notamment pour raisons sportives, la réédition des restrictions leur ayant été imposées n'a pas porté préjudice à la trésorerie zébrée en cette occurrence puisque, comme en 2006-07, le derby wallon affichera complet. De quoi apporter de l'eau au moulin du commissaire Nicolay : " Nous agissons avant tout pour favoriser l'accueil du bon supporter. Bien sûr que la police est soucieuse de l'esprit festif. "
La prévention se matérialise par trois mesures : la fermeture des guichets visiteurs le jour du match (qui aurait ipso facto été de mise puisque tous les billets sont partis), l'obligation pour les supporters allant en T2 de voyager en car et l'interdiction d'arborer leurs couleurs pour ceux répartis dans les tribunes neutres (T1 et T3).
Le Sporting doit s'incliner
Au Sporting , on a juste le droit de se plier à l'arrêté de police signé par le maïeur carolo. Pierre-Yves Hendrickx, le secrétaire général, résume le point de vue zébré : " Sur le fond, on déplore ces mesures. Nous sommes d'ailleurs contents que la police communique elle-même là-dessus puisque le club n'y est pour rien. Et puis, comment aller demander à un enfant ou à une grand-mère d'enlever son écharpe ? Nous ne gérerons pas cela. Cela dit, nous respectons les décisions de la police et nous collaborons comme il se doit. "
Étonne dans un premier temps par ces propos que nous lui rapportions et que son auteur a volontiers confirmés par la suite, le commissaire Nicolay nous précisait : " Le club reste quand même le responsable de la sécurité à l'intérieur du stade. "
Rayon supporters locaux, sans les approuver, on tient ces dispositions sécuritaires comme une revanche. " Nous, cela fait des années qu'on se plaint de l'absence de vente de billets le jour du match et de l'obligation de combi-car quand on va à Anderlecht ou au Standard. Comme cela, nous sommes à égalité ", nous lance Mike, de Ransart.
Parmi les Rouches, ce sont ceux, très nombreux, de la région de Charleroi qui sont les plus pénalisés. Si nous avons discuté avec quelques irréductibles qui se taperont Liège pour rester à l'intérieur de leur groupe et avec d'autres, dans un genre plus familial, qui se sont rabattus sur la T3 contraints et forcés, beaucoup ont reculé devant les obstacles, comme Pascal, de Fontaine-l-'Évêque : " Je resterai chez moi, car devoir prendre le car est une connerie. Et aller en espace neutre sans pouvoir porter mes couleurs pour supporter mon équipe en est une autre. C'est vrai que je pourrais prendre un car qui part de la Basse-Sambre mais, [MODERATION], j'habite à dix minutes du stade ! Le foot est-il encore une fête ? "
Des moyens énormes
Pour une rencontre banale, 100 policiers et 65 stewards veillent au grain. Ici, on sera dans une autre dimension avec un périmètre de sécurité élargi dans lequel il sera interdit de stationner à partir de 13h et de circuler dès 15h (coup d'envoi : 18 h). Et si les chevaux de frise et la présence de policiers casqués derrière les barrières Nadar sont proscrits depuis longtemps pour ne pas exciter le violent potentiel, les chiffres avancés par la police en vue de dimanche sont impressionnants : outre une centaine de stewards et les habituels hommes en civils, il y aura 400 cerbères (dont 30 Liégeois), 2 arroseuses, 1 hélico (pour les images et pour ramener les cars qui s'égareraient dans la nature - 1/3 des 30 cars anderlechtois furent à un moment dans le cas en mars dernier), 40 chevaux et 15 chiens.
(source : Vers l'Avenir)
Un arrêté communal interdit le rouge en dehors de la T2
Du côté des forces de police, on est presque soulagé que le Standard ait conquis le titre sur les terres anderlechtoises. À Charleroi, on craignait que les Rouches ne doivent batailler ferme contre les Zèbres, et qu'ils n'y perdent des plumes dans la lutte pour le championnat. Ce n'est pas une légende : l'antagonisme entre les noyaux durs carolos et liégeois existe bel et bien.
Et chaque année, cette rencontre est considérée comme match à risques. Ce dimanche, le stade du Pays de Charleroi sera comble. Pour éviter tout débordement, le bourgmestre a pris un arrêté communal le 23 avril dernier, obligeant les standardmen à opter pour la solution comni-car + entrée. Le texte prévoit un maximum de 80 autocars liégeois qui seront tous orientés vers la T2 et qui repartiront par le même chemin, sans contact avec les supporters des Zèbres. Même l'arrêt sur l'aire autoroutière de Spy a été interdit cette année. Autant ne pas prendre de risques…
"Le problème, ce sont les supporters du Standard (NDLR : probablement 4.000 supplémentaires) qui risquent de se glisser en T3”, explique le commissaire Jean-Hubert Nicolay, de la police locale de Charleroi. "Le club possède des partisans dans tout le pays. Pour la sécurité des personnes, l'arrêté communal interdit donc les signes d'appartenance au Standard en dehors de la T2. Cinq entonnoirs placés en amont du stade permettront donc de filtrer les supporters. Dimanche, le t-shirt rouge sera à éviter, même si l'on insiste sur l'aspect festif du match”.
Sans être agressive, la présence policière sera impressionnante : 400 policiers, parmi lesquels une trentaine de cavaliers, une dizaine de maîtres-chiens et de nombreux inspecteurs en civil se déploieront en effet autour et dans le stade. Deux arroseuses seront également prévues de même qu'un hélicoptère, chargé également de diriger les cars liégeois. Enfin, notons la présence de deux teams "preuves”, équipés de caméras mobiles, et d'un team "arrestation”.
Tout débordement sera évidemment sanctionné. Les fauteurs de troubles risquent en effet d'être interdit de stade, ce qui, pour un supporter du Standard, équivaudrait à manquer le premier match de Champion's League. À Charleroi, 26 personnes sont actuellement persona non grata et près d'une soixantaine de dossiers sont à l'étude ou en appel.
(source : Les Sports)
vendredi 25 avril 2008
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