mardi 20 mai 2008

Abbas Bayat cherche son Mourinho




Le président de Charleroi n'entend pas mettre ses ambitions au placard


Dans son bureau d'Ixelles, Abbas Bayat évoque pour nous les saisons 2007-08 et 2008-09... Entretien.

Président, le dernier championnat était-il raté ou réussi pour vos Zèbres ?

"Raté par rapport à mes objectifs mais j'ai vu pas mal de bonnes choses. Nous sommes la seule équipe à avoir battu les trois grands. On a gaspillé par ailleurs.”

Pas de regrets d'avoir parlé de trophée et de titre ?

"Pas du tout. Chaque équipe débute une saison avec ce but (NdlR : nous lui objectons que ce n'est pas vrai). Charleroi a, notamment pour des raisons démographiques, le droit de nourrir de plus hautes ambitions que d'autres. Nous comptons en notre effectif des éléments parmi les vingt ou trente meilleurs de Belgique. Je ne vois donc pas pourquoi on ne viserait pas le sommet.”

Pour 2008-09, vous avez évoqué le Top 3 dans le dernier journal du club...

"Mon objectif a toujours été et demeure de terminer dans les cinq premiers chaque saison en gagnant quelque chose tous les cinq ans (NdlR : il a repris le Sporting en juillet 2000). Je n'ai pas encore trouvé l'entraîneur d'exception nécessaire pour y arriver.”

Ni les joueurs...

"On les a ! La différence doit se faire par l'entraîneur.”

Ce n'est pas parce que vous êtes capable de battre n'importe quelle équipe de tête que vous pouvez rivaliser sur la distance...

"Si ! Nous disposons des qualités pour ce faire. Je vous le répète : c'est avec l'aide d'un meneur d'hommes de grande qualité que je recevrai ce que j'attends.”

Mourinho est libre...

(Il sourit) "Je sais...”

En fait, comme Anderlecht ne peut plus s'illustrer en C1, Charleroi ne peut pas être champion...

"Je ne suis d'accord avec aucune de ces affirmations ! Je n'accepte pas que vous me contestiez le droit de ne pas me contenter d'une cinquième ou d'une sixième place.”

Aucun problème pour boucler votre budget de 6,5 millions d'€ sans devoir vendre de joueur ?

"Non, ce n'est pas une obligation. On sera en équilibre sans ça.”

Vous n'avez jamais caché vouloir gagner de l'argent dans le foot. Ça se passe bien ?

"Je veux faire des bénéfices et augmenter la valeur de mon entreprise tout en assurant la pérennité du club. Jusqu'à présent, je suis satisfait.”

Sunnyland ne doit donc plus aider le Sporting ?

"On a investi beaucoup dans le club et il n'a jamais été question de tout récupérer tout de suite.”

Épisodiquement, la rumeur vous prête des envies de départ...

"Tout est possible dans la vie mais rien n'est planifié à cet égard.”



Bayat - Happart : même combat !

Comment un Américain d'origine iranienne se mue en Wallon frustré...



Dirigeants de clubs, arbitres, décideurs fédéraux, édiles, supporters ou journalistes : gare à qui se frotte au matricule 22 ! Nous avons rappelé au président que, en début de saison, il avait à travers nous demandé à ses collaborateurs de parler moins et d'agir plus... "Déjà, je vous arrête quand vous parlez de clubs avec qui nous aurions des problèmes (NdlR : Malines, Bruges, Saint-Trond,...), s'insurge le président. Nous nous entendons très bien avec tout le monde, à commencer par Anderlecht, le Standard et Genk. Pour ce qui est des arbitres et de l'Union belge, ils ne sont pas à notre écoute. C'est plus facile d'appeler les dirigeants de Charleroi pour leur taper sur la tête...”

Abbas Bayat se sent persécuté : "Je reçois des amendes parce que je vais sur le terrain après nos matches. Mais tout le monde fait ça ! Et quand on m'a accusé d'avoir jeté un billet vers l'arbitre à Saint-Trond, c'était fou (NdlR : il y avait eu confusion familia- le...). Je vais faire quelque chose car ça ne peut pas continuer ainsi. Ne tournons pas autour du pot : je ne suis pas belge, ce qui ne m'empêche pas de voir clairement de la discrimination contre les Wallons. Il n'y a pas de hasard et cela doit cesser ! Je vais essayer encore une fois de faire entendre notre voix à la Fédération. Si ça ne va toujours pas, je n'exclus pas de dénoncer les injustices que nous subissons à la Fifa.”

Avec la presse, les relations du club se sont un peu normalisées, même si Mogi Bayat ne se cache pour choisir un seul vecteur, local, pour ses annonces (ou effets d'annonce) : "Pour ma part, à une exception près (NdlR : Foot-Magazine, avec qui l'affaire est aplanie), je n'ai jamais eu de problème avec les journalistes. Quand je vois un mensonge manifeste, je réagis, mais sinon, on peut écrire ce qu'on veut de moi, par exemple que je suis un mauvais gestionnaire...”

Et quid du comportement (ce qui est différent de l'action) souvent dénoncé de son neveu de manager. "Même si, parfois, la jeunesse peut pousser à aller trop loin, je préfère des erreurs dues à la passion que de l'indifférence...”

Reste la Ville : "C'est tout pour l'Olympic ! Les politiciens parlent beaucoup mais que font-ils ? Quand vous pensez que notre pelouse ne sera sans doute pas prête pour le début de la prochaine saison... Si on doit jouer nos deux ou trois premiers matches en déplacement, cela constituera un préjudice important pour la suite de notre parcours !”





"Je suis content de Siquet”

Bayat n'a pas encore reconduit le T1 carolo dans ses fonctions...


Zoom sur les trois derniers hommes qui se sont succédé à la tête du troupeau de Zèbres et sur quelques dossiers chauds...

Mathijssen : "Je ne regrette ni de l'avoir pris ni de ne pas avoir prolongé son contrat. Il a d'abord empêché la descente en D2. Ensuite, il a rencontré l'objectif du Top 5 dès sa première saison complète, avec le plus grand nombre de points de l'histoire du club. On ne peut donc pas dire qu'il n'a pas réussi chez nous. C'est un bon entraîneur, il n'y a même pas à discuter là-dessus. Mais en dépit de ses qualités, a-t-il le caractère et la mentalité pour aller jusqu'au bout d'un chemin ? À Bruges, il a fait exactement ce que je pensais. Ses stats sont faciles à analyser : on ne peut pas gagner le titre en s'imposant constamment sur le plus petit écart. Si la chance vous lâche, vous perdez dix points comme pour rien, ce qui équivaut pour une équipe comme la nôtre à se retrouver dixième et pas cinquième.”

Vande Walle : "Je n'ai pas compris pourquoi ça n'avait pas marché avec lui. Il avait pourtant la rage de vaincre en lui. C'est sa qualité de vie qui a fait la différence dans le mauvais sens. Se retrouver sous pression permanente du jour au lendemain ne lui convenait pas. Il n'est pas parvenu à accepter ce changement dans son quotidien et en a souffert. Il s'est montré honnête en le reconnaissant et en décidant d'arrêter les frais.”

Siquet : "Je suis content de lui et j'ai vu les effets de son travail mais je veux prendre le temps à son sujet. J'ai souvent pris des risques avec des jeunes entraîneurs... Je dois revoir M. Siquet pour évoquer ensemble divers points, notamment philosophiques. Il a un contrat à durée indéterminée, que je sache. Donc, je n'entends pas me hâter pour vous faire plaisir. Même si je suis toujours attentif, je n'ai pas d'autres fers au feu. Cartier ? Si j'avais vou lu le prendre, ce serait déjà fait...”

Defays : "Je pense que nous allons rapidement nous entendre pour une année de plus. Je ne peux pas faire mieux ou moins bien que Ferguson, qui répète qu'on ne doit jamais faire prolonger un trentenaire (NdlR : il avait choqué les cadres zébrés en parlant de vieux il y a quelques mois) pour plus longtemps.”

Laquait : "Je ne suis pas pressé. Comme Kere en son temps, il est libre de chercher autre chose et de trouver le cas échéant. Si pas, on peut se revoir... Comme les autres, il est en vacances. On a donc encore un petit mois devant nous.”


(source : Les Sports)

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