lundi 25 août 2008

Interviews d'Abdessalam Benjelloun.



Abdessalam, vous semblez être déjà dans le bain, ici, à Charleroi ?

«Oui… ce serait plutôt un bain chaud parce qu’ici, il ne fait pas trop chaud (rires).»

Votre patron, à Hibernian, a dit qu’on jugera sur le nombre de buts que vous marquerez en Belgique. Vous êtes bien parti ?

«Oui, j’ai entendu cela. Il a dit que j’allais revenir en janvier. Je préfère ne rien dire maintenant. Il faut travailler, il faut marquer des buts. Et en janvier, nous verrons…»

Vous retourneriez déjà en Ecosse, en janvier ?

«Je ne dis pas que c’est vrai, ni que c’est faux (rires). On va s’entraîner au maximum. J’espère continuer comme cela avec la confiance qui m’habite pour l’instant. J’espère marquer beaucoup de buts et fin décembre, on va discuter.»

Anderlecht avait également sollicité vos services. Charleroi, vous connaissiez ?

«Oui. Pendant deux mois, j’ai parlé avec Anderlecht. J’étais tout près d’un accord. C’est le destin. Je suis venu grâce à Mogi Bayat, qui m’a contacté en dernière minute. Anderlecht m’avait dit d’attendre. Ils ne se sont pas qualifiés en Champion’s League. Je ne pouvais pas attendre. A présent, je suis à Charleroi pour au moins 4 mois. On va voir en janvier ce qu’il va se passer… mais j’espère continuer comme cela.»

Vous avez eu beaucoup de malchance les dernières saisons, avec des blessures de longue durée ?

«L’année dernière, j’ai été beaucoup blessé et j’ai joué peu de matches. C’est bien de reprendre comme cela : avec l’équipe nationale d’abord et avec mon but pour Charleroi, la même semaine. La confiance que j’ai en moi, c’est grâce à Dieu.»

Ce soir, vous avez regardé le match du banc des réservistes pendant une heure. Vous pensiez que le verrou de cette défense de Roulers allait sauter facilement ?

«Dans les grands clubs, la meilleure équipe fait toujours la différence. J’ai bien regardé comment les défenseurs bougeaient. Quand je suis rentré, j’ai eu un petit peu de chance : j’ai reçu un bon centre de Rémy Sergio. J'ai repris de la tête. Chaque joueur pouvait être à ma place.»

Vous espérez marquer combien de buts ?

«J’espère simplement en marquer beaucoup. Je m’entraîne bien jusqu’à présent. J’ai maintenant 8 jours pour me préparer pour le prochain match, puisqu’on va jouer dimanche. C’est bien de rester 8 jours avec l’équipe, de rester avec tout le groupe. Je joue seulement à 60 % de mes moyens. J’ai été blessé pendant deux mois (juin et juillet), c’est une reprise idéale. C’est pour cette raison que je n’ai joué que 30 minutes. On va jouer match après match pour réussir.»

Pourquoi avez-vous été prêté par Hibernian ?

«En fait, quand je suis rentré à la fin de la saison, après les 4 matches avec l’équipe nationale, j’ai parlé avec le président d’Hibernian et je lui ai dit que je n’avais pas envie de rester. Je n’avais pas envie de continuer à jouer là-bas. Pendant 20 ans, le club n’avait rien gagné et quand je suis venu, ils ont gagné la Coupe d’Ecosse. Donc j’ai parlé beaucoup avec le Président, je lui ai dit que je n’avais plus envie de rester. Pour tout ce que j’ai donné à l’équipe, il a accepté de me prêter pendant 4 mois. En janvier, on va voir. Hibernian m’a donné beaucoup de professionnalisme. Le foot anglais est connu pour son côté strict : c’est 100% professionnel. Pour ce que j’ai donné pour Hibernian, le président m’a laissé partir pour changer d’air et avoir de l’expérience. J’ai été blessé au genou pendant 3 mois. Mon contrat court là-bas jusqu’en 2010.»

Avez-vous déjà un accord avec Mogi Bayat, si vous restez ou si vous allez ailleurs ?

«Ce n’est pas Mogi qui décide, c’est moi qui déciderai en janvier. C’est sûr que Mogi et Hibernian ont leur mot à dire, mais si j’accepte de rester, c’est moi qui l’aurai décidé. C’est notre contrat. Si tout marche bien, c’est sûr que je vais rester ici, parce qu’il y a quatre marocains et ce sont mes potes. Je me sens trop bien à Charleroi, jusqu’à présent.»

Vous n’avez pas de regrets de ne pas être plutôt allé à Anderlecht ?

«Non. Il ne faut pas avoir de regrets dans le football. Il faut bosser, continuer à travailler. Par la suite, si tu marques des buts, Anderlecht ou un grand club va venir te chercher. Je n’ai pas de regrets par rapport à cela. Peut-être que là-bas, il y a beaucoup plus d’argent qu’ici… mais pour le moment, je ne cherche pas l’argent. Je cherche à jouer, marquer des buts et rester en équipe nationale.»

C’est votre moyenne habituelle : un but à chaque demi-occasion comme ici ?

«Ça je ne peux pas dire. Parfois, tu marques par hasard, comme cela. Sur un bon centre, tu dévies et tu marques. Il faut travailler et chercher le but.»

Habituellement, vous le trouvez facilement, le but ?

«Il n’y a pas d’attaquant qui trouve facilement le but. Tu joues à chaque fois contre quatre ou cinq défenseurs. Si tu travailles beaucoup dans le match, tu auras l’occasion de marquer. Quand tu travailles beaucoup, l’occasion doit venir.»

Vous n’avez pas trop bossé pour marquer ici ?

«Comme j’ai dit parfois, on marque par hasard. Parfois tu rentres et Dieu veut que tu marques. Donc, c’est comme cela. Je suis rentré, j’ai eu la chance d’avoir un bon centre et je l’ai mis au fond. J’espère continuer comme cela.»

Dans les grands clubs, on dit que c’est le banc qui fait la différence. Charleroi est donc un grand club ?

«Je ne peux pas dire cela (rires), c’est 5 sur 10. Charleroi sera un grand club cette saison : parmi les trois premiers, j’espère. On a les moyens. On a de bons joueurs. Anderlecht, Bruges ou Genk ne sont pas meilleurs que nous. Les trois points pris aujourd’hui sont très bons pour la confiance avant d’aborder La Gantoise, où ce ne sera pas un match facile.»

(source : rcsc.be)


"Bien sûr que je l'ai fait exprès"



Abdessalam Benjelloun n’a eu besoin, samedi, que de cinq minutes et une occasion pour faire exploser le Mambourg. Et confirmer qu’il est bien le crack annoncé. Car, au-delà de son goal, tout chez lui (contrôles, prises de balle, déviation, sens du jeu) respire la vraie classe. Il nous a confié ses impressions hier midi, après le décrassage.

Abdessalam, vous avez bien fêté votre but, samedi soir?

Je l’ai savouré mais je suis vite rentré à l’hôtel, pour dormir.
Vous savez, ayant été blessé au genou en juin, je ne suis encore qu’à
60% de mes moyens et beaucoup de travail m’attend. Je dois donc me
reposer après l’effort.

Vous y êtes seul, à l’hôtel?

Oui, je suis seul, mais mon ami Mouhssine Yajour, qui est pour moi
comme un frère, y loge aussi. Sa venue ici est d’ailleurs l’une des
raisons m’ayant convaincu de venir.

Vous vous plaisez, à Charleroi?

Trop bien! Le club et la ville me plaisent et j’ai mes amis
marocains. Mais tout le monde est sympa et je trouve bien mes repères.

Vous savez qu’il est déjà question de votre avenir puisque le manager de Hibernian semble vouloir vous récupérer en janvier. Mais le Sporting a bien une option, qu’il peut lever n’importe quand avant le 31 décembre, non?

Je ne parle pas de ça maintenant. On verra tout ça fin décembre...

Mais le Sporting aura peut-être levé l’option avant, surtout si vous
continuez à jouer aussi bien!

Je vous dis, on discutera de tout ça fin décembre, même s’il est vrai
qu’il y a un accord pour mon contrat, en cas d’option levée.
Maintenant, je peux vous dire que si le Sporting décide de lever cette
option, je serai heureux.

Vous ne comptez de toute manière pas rejouer à Hibernian?

Normalement, non. J’ai souhaité m’en aller parce que j’y avais
joué deux ans et demi et que je voulais voir autre chose. Je sais ce que
je veux. J’ai 23 ans, je suis international. Ce dont je rêve, c’est
de marquer plein de buts et, un jour, de jouer vraiment plus haut, dans
un grand club, en Ligue des champions. Ce qui peut arriver si je marque
plein de buts!

Un scénario possible, et classique, c’est sans doute que le Sporting lève l’option et vous revende un jour à un club plus important. Une formule dans laquelle tout le monde pourrait trouver son intérêt...

C’est une possibilité, si tout le monde est gagnant. Mais, pour
l’instant, je veux me concentrer sur Charleroi. Pour le reste,
encore une fois, on verra plus tard.

Revenons-en à votre but. Vous avez déjà revu les images?

Non.

Franchement, vous l’avez fait exprès?

Bien sûr que je l’ai fait exprès! J’ai l’habitude d’être dos au
but et, même dans cette position, je sais exactement où se trouve la
cage. J’ai pris le ballon du dessus de la tête et je l’ai mis
exactement où je voulais l’envoyer.

Un peu comme si vous aviez des yeux dans le dos!

Un buteur doit toujours avoir la cage dans la tête. Vous savez, ce but,
exactement le même, je l’avais déjà marqué il y a deux, au stade du
Brussels, avec la sélection marocaine olympique face aux Belges de
Jean-François de Sart! On avait fait 4-4 et j’avais inscrit le même
goal que samedi. Déjà en le faisant exprès!

Décidément, la Belgique vous réussit puisque vous avez aussi marqué contre les Diables, en mars dernier!

Oui, et ça démarre bien avec Charleroi.

Vous espérez être titulaire dimanche à Gand?

J’espère. Il me reste huit jours pour bien travailler mais ce sera au
coach d’en décider et j’accepterai son choix. Moi, tout ce que
j’ai à faire, c’est bien bosser pour revenir à 100% de mes
possibilités. Et marquer un maximum de buts...

Vous fixez-vous un nombre de buts à atteindre?

Non. Mais j’en veux beaucoup... Et je pense que le Sporting a
vraiment un beau coup à jouer cette saison!


(source : La Nouvelle gazette)

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