Théréau: "Marquer contre les Mauves ne doit pas être une obsession"

Cyril Théréau veut éviter de passer à côté de ses retrouvailles, comme en mars dernier

Cyril Théréau sera inévitablement au centre du match de vendredi soir entre les Sporting. Même s'il ne risque pas d'être partagé entre les deux parties. "Il n'est jamais facile de quitter volontairement un club du plus haut niveau pour rejoindre un autre au statut moins reconnu. J'ai cependant accepté de fournir un effort financier pour revenir à Charleroi après un premier passage éphémère. Il faut dire que je voulais retrouver le plaisir de jouer au football. Et en plus, on croyait vraiment en moi au Mambourg, à tous les niveaux. En effet, les supporters m'ont également fait parvenir des messages à leur façon."

Jusqu'à présent, l'attaquant gapençais a participé à 34 matches du championnat de Belgique, dont 24 avec le Sporting hennuyer pour le compte duquel il a inscrit huit buts sur neuf. Il est le premier à ne pas nier que son début de saison est assez timide : "La chance d'un attaquant, c'est de ne pas être nécessairement jugé sur ses prestations mais sur les buts qu'il marque, souffle le Français. Le revers de la médaille, c'est qu'il est mal considéré quand il reste muet. Les footballeurs de ma nature doivent accepter cette situation. Je suis actuellement dans une position défavorable. Je dois dès lors retrouver le chemin des filets le plus rapidement possible !"

Le Français arrive tout de même à relativiser : "Mon manque actuel d'efficacité me travaille. D'autant qu'avec un peu plus de réalisme, j'aurais pu inscrire quatre buts, car j'ai bénéficié d'au moins une occasion franche lors de chacun de nos matches de championnat. Je me dis qu'il ne m'a manqué que peu de choses. Il suffirait d'un peu de réussite et tout s'enchaînera."

Évidemment, un but face à Anderlecht vaudrait le meilleur point d'appui... mais Cyril Théréau n'en rêve pas. Il retiendra la leçon d'un passé récent : "Je ne commettrai pas la même erreur qu'en mars dernier quand j'avais rencontré mes anciens équipiers au Mambourg. Précisément, j'étais obnubilé par l'envie de marquer. Et je suis passé complètement à côté ! Je ne dois pas être obsédé par le fait de marquer contre Anderlecht."

Théréau: "Anderlecht m'a appris ce qu'il ne fallait pas faire"

Le Français a conservé des amis chez les Mauves , comme Boussoufa et Legear

Demain soir, pour la première fois, Cyril Théréau va évoluer sur la pelouse du stade Constant Vanden Stock dans la peau (de Zèbre) d'un adversaire des Mauves. Ce sera sans état d'âme : "J'habite Vlezenbeek, à deux pas d'Anderlecht et j'ai conservé de bons amis là-bas, tels que Mbark Boussoufa ou Jonathan Legear tandis que j'avais également de très bons contacts avec Mbo Mpenza et Silvio Proto. J'aurai un certain plaisir à croiser certaines personnes mais j'avoue que peu de choses me raccrochent encore au Sporting d'Anderlecht. Ce serait différent, par exemple, si, un jour, mon équipe devait jouer contre le Steaua Bucarest."

Pas d'amertume cependant : "Non. Simplement des regrets d'avoir fait un mauvais choix. J'avais d'autres possibilités, aussi bien en Belgique qu'à l'étranger où j'aurais sans doute été mieux accueilli. Parce que ce sont les entraîneurs qui me voulaient alors qu'au Parc Astrid, ce sont les dirigeants qui m'ont attiré."

"Une expériencedouloureuse mais utile"

Franky Vercauteren lui avait en effet dit dès son arrivée qu'il n'était pas le profil qu'il recherchait ! Théréau n'a pourtant pas perdu son temps dans la mesure où, presque paradoxalement, il est sorti enrichi de sa courte aventure anderlechtoise : " J'ai appris beaucoup de choses... et plus particulièrement ce qu'il ne fallait pas faire. Par exemple, lors des tractations, j'aurais dû avoir une explication plus claire avec mes futurs employeurs. J'étais attendu comme un buteur patenté mais je ne savais pas que je n'étais que troisième attaquant derrière Mémé Tchite et Nicolas Frutos. Ma position était dès lors fragilisée d'emblée. J'aurai assurément vécu une expérience un peu douloureuse mais qui m'a ouvert les yeux. Je me suis d'autant plus retrouvé en difficulté que j'avais vécu la situation inverse à Bucarest..."

Mommens : "Cyril a besoin d'un but"

Le fugace passage de Mommens à Anderlecht à l'été 2007 n'aura laissé un souvenir impérissable à aucune des parties. C'est d'ailleurs tout juste si Raymond se souvient encore qu'il a été mauve : "J'ai tourné la page depuis longtemps. Pour moi, le match de vendredi ressemble à tous les autres. Je ne sais pas si j'y assisterai ou non en fonction de mon boulot. En tout cas, plus rien ne me fait penser que j'ai travaillé là-bas."

L'ex-international dut pendant longtemps se défendre quant au passage de Théréau à Anderlecht, qu'il avait chaudement appuyé. En ce début de saison, le Français prête à nouveau le flanc à la critique. Mommens le défend toujours : "Cyril est conscient qu'il n'est pas au mieux. C'est toujours un jeune. Il vient de vivre beaucoup de choses en peu de temps avec ses transferts et sa paternité. Tout ça joue dans sa tête. Et puis, certains sont mûrs à 25 ans et d'autres pas... Il a besoin d'un but, en fait. Il court après ça et il le sait. Reconnaissez-lui qu'il continue à travailler en se rendant utile à l'équipe ! Si tel n'était pas le cas, il ne serait plus aligné, Siquet disposant d'assez d'attaquants. Espérons qu'il en plante un petit vendredi..."

(source : dhnet.be)