mardi 25 novembre 2008

Habib Habibou, le chouchou



C'est un fameux gabarit. Costaud, tout en muscles, imposant, sec comme un hat trick. Mais derrière la grande carcasse de footballeur se cache un coeur sensible. Il est comme ça, Habib Habibou. Loin de l'image du buteur égocentrique, il parle plus des autres que de lui. Et ses coéquipiers le lui rendent bien. Samedi, ces derniers étaient heureux pour la victoire, pour la prime, mais aussi, avec sincérité, pour le jeune (21 ans) Français qui l'avoue sans détour : «Je suis un peu le chouchou».

Hier, deux jours après son triplé face à Tubize, Habibou a passé la journée à se plier aux obligations médiatiques. Sans rechigner. Mais avec déjà l'envie de tirer un trait sur son exploit du week-end. «J'ai marqué trois buts, j'ai dormi, puis je me suis réveillé, annonce-t-il d'emblée. C'est très bien, mais ce n'est pas une fin en soi. Ça aurait pu être un autre, on aurait pu partager ces trois buts. D'ailleurs, si j'ai marqué, c'est parce que j'ai reçu d'excellentes passes. En fait, ce qui m'a fait le plus plaisir, c'est l'attitude des autres joueurs à la fin du match. Notre capitaine, Frank Defays, ne voulait pas que je rentre aux vestiaires. Pour que je profite encore. Badou Kere continuait de m'encourager et me disait que ça y était, que mon heure était venue.Que c'était le bon moment pour moi. Fabien Camus aussi. Je les remercie tous. Et demain matin (NDLR : aujourd'hui) j'apporte les croissants avant l'entraînement!»

On imagine dès lors comme l'expérience roumaine d'Habibou, prêté six mois, la saison passée au Steaua Bucarest, a pu être difficile. «Surtout au début! C'est un gros club. Très pro. Au début, barrage de la langue ou pas, personne ne te parle. Et à l'entraînement, il n'y en a pas un seul qui te fait une passe. Tout le monde se moque de ton nom, de qui tu es, d'où tu viens. Il faut se battre pour exister et c'est ce que j'ai fait. Ce fut une bonne expérience. Tout comme l'autre prêt dont j'avais fait l'objet, à Tubize. Maintenant, je veux devenir plus régulier. Vraiment m'imposer à Charleroi. Les locations, c'est fini. Quand je partirai, plus tard, ce sera un vrai transfert.»

Issu de l'INF Clairefontaine, le centre de formation national en France et du PSG, Habibou, promis à l'époque à un grand avenir, ne veut rien lâcher. «À un moment, après 16 ans, j'ai fait quelques bêtises. Je ne vivais plus à fond pour le foot. J'avais été meilleur buteur des 15 ans. Je me croyais intouchable à Paris. Heureusement que j'ai pu rebondir, plus tard, avec Charleroi. J'ai été meilleur buteur des Espoirs, ici. Mes cousins, qui viennent souvent me voir sont supporters du PSG et aimeraient sans doute que j'y rejoue un jour. C'est le club de mon coeur. Mais mon rêve, c'est l'Angleterre. Il faut que je travaille. Encore et encore.» Et un jour, qui sait?

«Mon 3e but? J'ai pensé à Quaresma»

«Le troisième but que je marque contre Tubize, a été inspiré par celui qu'avait marqué Quaresma contre la Belgique.»

«J'avais déjà tenté ce geste à l'entraînement, mais souvent, ça passe au-dessus ! Il faut que j'en mette un comme ça à Bébert (Laquait). J'aime bien m'inspirer de ce que je vois à la télé. De C. Ronaldo, Robinho, Ronaldinho, etc. »


(source : actu24.be)

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