Pour commencer notre entretien, pouvez-vous nous rappeler un peu votre parcours ?
J'ai été formé à Nîmes. Puis, je suis parti à Laval quand j’avais 17 ans. De Laval, où j’ai fait une saison, je suis venu ici en Belgique. Cela fait maintenant 5 ans que je suis au Sporting de Charleroi.
Et avec le Maroc, votre première sélection remonte à quand ?
C’était en Junior, il y a de cela 5 ans, avec Fathi Jamal. C’était déjà bien avant la CAN (junior en 2005).
Avec les Seniors, votre première titularisation était contre la Mauritanie …
Oui, mais j’ai été sélectionné 4 fois auparavant. Contre la Mauritanie, effectivement c’était ma première titularisation. C’est un très bon souvenir… surtout que Fathi Jamal, cela fait 5 ans que je l’ai comme entraîneur. Il me connaît très bien. Et avec l’appui de Roger Lemerre, j’ai fait une très bonne semaine. Je leur ai prouvé mes qualités et ils m’ont titularisé. J’ai démontré qu’ils peuvent compter sur moi.
C’est mon rôle de prédilection. En plus, beaucoup de joueurs - Kharja, Safri, Hadji - m’ont soutenu et m’ont encouragé à le faire. Ils m’ont dit que si je voulais monter, il n’y avait pas de problème et qu’il y aurait une couverture, assurée notamment par Safri.
Non ! Ce n’est qu’une impression. C’est vrai que, moi, je ne le connaissais pas… enfin je le connais par son nom et par son palmarès, mais l’avoir comme entraîneur, c’est autre chose. C’est quelqu’un de très ouvert, qui rigole beaucoup à l’entraînement et qui parle beaucoup avec les joueurs. Il s’est très vite intégré dans le groupe. Il dit même quelques mots en arabe et ça nous fait rire quand il nous dit par exemple « ha houa jay…» (Rires)
En sélection nationale, vous avez commencé au poste d’arrière gauche. A Charleroi, à un certain moment, on vous a fait jouer comme stoppeur. Quel est votre poste de prédilection ?
Je vais vous le dire clairement: c’est latéral gauche. C’est vrai que j’ai fait une bonne saison l’année dernière dans l’axe, mais cette année j’éprouve un peu plus de difficultés dans le sens où nous avons une équipe qui a pris pas mal de buts. Malheureusement, cette année je me retrouve souvent esseulé face à une attaque en supériorité numérique. On n’arrive pas toujours à jouer en bloc. Je n’arrive pas à trouver mes repères, alors qu’en équipe nationale c’est beaucoup plus facile de rehausser mon niveau de jeu. A Charleroi - hormis contre le Standard et Bruges, où j’étais bien dans l’ensemble - je ne peux pas avoir un apport offensif. Je sens que si je monte, la couverture ne sera peut-être pas assurée. Je monte donc avec un frein.
Vous pensez que le Maroc est plus adapté à une défense à quatre ou à cinq ?
A quatre, c’est suffisant. Mais on va dire qu’il vaut mieux être plus défensif quand on joue à l’extérieur, car c’est beaucoup plus difficile surtout en Afrique. Les duels sont plus rudes. Déjà en Espoirs, nous avions 90 minutes de duels… C’est un autre rythme. Il y aussi le public, l’état des terrains et - ce dont j’ai le plus peur - l’arbitrage. On sait bien qu’à la fin, un petit coup franc ou un penalty pour avantager l’adversaire peuvent toujours être sifflés. Ce n’est pas évident.
Vous avez vécu la fameuse «aventure» au Cameroun avec la sélection Olympique…
Très mauvais souvenir ! On a eu la totale. Franchement, c’est là que tu vois que c’est inhumain ce qu’ils nous ont fait faire. On a des joueurs qui se sont fait hospitaliser à leur retour du Cameroun (Bounadi) et même des joueurs qui se sentaient vraiment très mal sur le terrain. Moi, j’y ai perdu 5 kilos… C’est vraiment scandaleux ! A notre arrivée, on a pris un avion pour une autre ville et on nous a installés dans un hôtel où on dormait à deux par chambre : un sur le lit et l’autre... par terre. Pas de douche ! Sans parler du transport… Pour vous dire, pour nos entraînements, on avait mis à notre disposition une parcelle dans un camp militaire : un terrain de 10m², avec des trous un peu partout.
C’est ce que j’allais dire ! J’espérais que je ne retournerais plus jamais là-bas. Enfin, c’est la vie. Mais je pense que ce sera totalement différent cette fois-ci. De toute manière, il faudra essayer de prendre les 3 points partout que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Il ne faut avoir peur de personne.
Et vous la sentez comment cette qualification du Maroc ?
Moi, je la sens bien. On a les qualités pour se qualifier. Le Cameroun est favori mais, pour nous, il n’y a pas de problèmes : on va se battre pour faire le carton plein et pouvoir se qualifier à la Coupe du monde.
(source : rcsc.be)
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