dimanche 1 mars 2009

Réactions d'après match des entraineurs.



Monsieur Dessy, n’était-ce pas déjà le match de la dernière chance pour Mons, ce soir ?

Avant toutes choses, je tiens à féliciter mon collègue John Collins pour la victoire du Sporting de Charleroi. Cela me dérange un peu parce que, malheureusement, je fais le même discours toutes les semaines, mais je le dis sincèrement. Concernant notre match, je crois qu’il faut être prudent par rapport aux mots qu’on choisit parce que c’est une très grande déception. Pas sur le plan de la qualité – parce qu’il n’y a pas eu de qualité – mais sur le plan mental ! Que puis-je vous dire, sinon que l’on est en train de tirer un effectif très très restreint, où on a une tournante sur dix ou onze joueurs… Aujourd’hui, on est peut-être sur le fil du rasoir au niveau mental et physique, puisqu’on sait que tout est lié. On ne parvient pas à redresser la tête. Ce soir, je ne vais pas chercher des excuses. Je pense que c’est une faillite collective sur le plan mental, à partir du moment où on a encaissé le premier but. C’est aussi une faillite collective sur le plan tactique et technique pendant l’ensemble de la rencontre.

Pour assurer son maintien, Mons devrait-il avoir un effectif plus important ?
L’absence de transferts pendant le mercato d’hiver n’est-il pas un obstacle majeur pour le sauvetage ?
Quand on est dernier au classement, de toute façon, cela veut dire qu’il n’y a rien qui va. C’est une certitude. L’absence de transferts au mercato est un préjudice. Le recrutement d’un trop grand nombre de joueurs n’ayant pas l’expérience de l’élite, c’est un autre préjudice. Un nombre incalculable de changements d’entraîneurs, c’est aussi un préjudice. Et aujourd’hui, on est dans une situation logique par rapport à un club qui paye ses lacunes dans son fonctionnement.

Peut-on aller jusqu’à dire aussi que le club de Mons n’a plus ses supporters derrière lui ? Ce soir, on a pu voir une banderole déployée dans le kop «Mons en D2 pour le centenaire. Merci les mercenaires !» Y a-t-il aussi un fossé entre le club et les supporters ?

Je ne connais pas un club qui soit dernier au classement, où les supporters applaudissent. Peut-être à Tubize… parce qu’ils ont la naïveté de découvrir la première division. Quoique Mons n’ait pas non plus un très grand passé en D1, malgré le centenaire qu’il va fêter l’année prochaine. Je n’ai pas vu cette banderole, mais je pense qu’il doit y avoir une part de vérité dans les mots que vous me dites et qui seraient utilisés par les supporters.

L’absence de Brahami en début de match, comment peut-on l’expliquer? En effet, c’est lui qui plante le coup franc sur le poteau, en deuxième mi-temps. Cela pouvait changer la tournure du match…

Nous avons eu l’une ou l’autre opportunité avant d’encaisser le premier but. Sur l’ensemble de la première mi-temps, je pense qu’on se crée quatre occasions. Il y a aussi ce poteau qui peut faire 2-1. Concernant Brahami, c’est un choix tactique. On était sur une base d’équipe depuis trois rencontres. Comme nous ne pouvons pas faire de «turn over» dans l’effectif, c’est très difficile. Ce soir, on a certainement lâché sur le plan mental.

Vous n’avez pas pu reproduire les mêmes prestations que contre Anderlecht et Roulers. C’est peut-être cela qui préoccupe le plus le coach ?

Ce qui est très difficile, c’est de marquer deux buts contre Anderlecht et de revenir les mains vides. Puis, c’est de marquer deux buts à Roulers et de revenir encore avec les mains vides. Bref, c’est un scénario qui se répète. C’est terriblement «usant». A un certain moment, on peut estimer que c’est un peu logique qu’une équipe baisse les bras. Moi, je pense que ce sont des choses qui peuvent arriver, à la limite, sur une rencontre. Notre souci, c’est qu’on a aussi d’autres lacunes que le mental et on n’arrive pas à les compenser. J’espère qu’on va se refaire une santé, qu’on va récupérer un petit peu de monde, qu’on va se ressourcer un petit peu. Il faut maintenant préparer le match de vendredi qui est… ben qui est un match qu’on a perdu à l’avance.

Contre le Standard…

Oui, contre le Standard. A partir du moment où on joue contre les «grands» du championnat, de toute façon, il n’y a personne qui nous donne gagnants. Avant d’aller à Anderlecht, j’avais dit qu’on y allait pour jouer et marquer des buts. On l’a fait. Malheureusement, nous avons nos lacunes qui se font sentir et qu’on ne parvient pas à corriger. Si on est dernier au classement, ce n’est pas un hasard. Il ne faut pas aller chercher des excuses ou des motifs démesurés. On est dernier parce qu’il nous manque beaucoup de choses pour être à une place supérieure.

N’êtes-vous pas devant l’alternative de sauver ce qui peut l’être en D1 ou alors de déjà préparer la D2 ? En introduisant déjà dans l'équipe des jeunes joueurs, par exemple…

Non. On a un match important – comme tous les matches - vendredi. Je pense qu’il ne faut pas se plaindre. On fait un métier fantastique. On a une chance exceptionnelle de pouvoir exprimer son potentiel et son talent. Beaucoup de gens rêvent de pouvoir faire cela. Je ne me pose pas de questions et j’essaye de bien faire mon travail. Je sais qu’on est dans une situation compliquée. Elle l’était déjà le 5 décembre. Elle n’a pas changé. On est dans une situation où on peut faire ce que l’on veut, on n'arrive pas à obtenir un petit bénéfice.


John Collins, c’est la première victoire d’un club hennuyer en 2009. Ces trois points pris aujourd’hui vont vous soulager énormément…

Bien sûr, c’était très important de gagner le match de ce soir. Je peux vous dire que je suis content du résultat, mais pas de notre style de jeu. On a changé notre façon de jouer aujourd’hui, à cause de l’état du terrain. C’était dangereux de jouer derrière et de faire circuler le ballon. Mais, cette tactique a payé. Nos deux attaquants ont travaillé énormément. Ce sont des jeunes joueurs qui ont marqué de beaux buts jusqu’à présent. Bravo. On était bien organisé et toute l’équipe a bien travaillé. Pourtant, je le répète, ce n’était pas le style de jeu que j’aime.

Les 3 buts sont pourtant construits dans la verticalité. On a été plus prompt que la défense de Mons. Ce n’était pas le beau football que John Collins aime… mais c’était tout à fait productif.

Bien sûr, ce soir, c’était productif. On a marqué des buts, c’est vrai… mais on a raté bien des occasions aussi. Ce n’est pas le style que je veux. Mais le mouvement des attaquants – qui ont bougé énormément – a posé beaucoup de problèmes aux adversaires. Marquer le premier but était très important. Heureusement, nous l’avons fait. C’est un superbe but. En deuxième mi-temps, ils ont essayé de mettre un peu de pression sur nous. A 2-0, ils tapent le poteau. Cela peut changer le match. On a eu aussi un peu de chance, car l’équipe adverse a eu quelques possibilités. Cependant, je pense aussi qu’on pouvait revendiquer plus sur les trois derniers matches. Petit à petit, on est en progrès, mais il faut continuer à travailler.

Trois matches et trois buts pour le jeune Mboyo. C’est un talent pur – qui doit évidemment confirmer – mais cela doit être plaisant pour un coach d’avoir un attaquant dans une telle confiance. Habibou est en confiance aussi. Et il ne faut pas oublier le retour, ce soir, d’un Orlando qui va s’avérer précieux pour la suite du championnat.

Oui. Je suis très satisfait à ce niveau. Orlando est rentré et a montré des choses positives. Chaque fois qu’il a reçu le ballon, il est allé vers l’avant. Quant à Mboyo, c’est un garçon que j’ai vu jouer en réserve, il y a 5 semaines. Il est rentré dans l’effectif. Il a «bossé» tous les jours. C’est un jeune joueur qui a beaucoup de potentiel, mais qui doit continuer à beaucoup travailler. Je suis très content pour lui aujourd’hui.

On retrouve aussi dans notre entrejeu, un joueur qui est toujours «au four et au moulin», toujours au bon endroit, toujours «malin»... J’ai cité Majid Oulmers, qui marque un but important. C’est le régisseur du Sporting de Charleroi, pour l’instant.

C’est vraiment un super but… du pied droit, en plus. Majid est rentré dans l’équipe depuis le match contre Anderlecht, après une longue absence. Il a disputé trois très bons matches. C’est un garçon qui est très important pour l’équipe.

La semaine prochaine, nous affrontons le Germinal Beerschot. Une équipe qui – comme Charleroi – sort du lot des menacés potentiels. Avec 18 points sur 18, ce n’est ni plus ni moins que le champion du 2e tour au stade actuel. Ce second match à domicile ne sera pas simple à remporter, car nous aurons une équipe offensive et qui développe un très bon jeu face à nous.

C’est vrai, c’est une équipe en pleine forme, en pleine confiance et qui marque plein de buts… Mais nous jouerons à domicile, avec notre public derrière nous. Et nous aussi, nous serons en confiance après la victoire de ce soir et les 3 derniers matches que l’on a disputés. Je crois que nous verrons un très bon match, mais un match difficile aussi.

Vous aviez dit, il y a peu, que vous ne mettiez pas de stopper sur le banc à domicile. Or, ce soir, David Vandenbroeck était sur le banc. On jouait pourtant bien à Charleroi ?
Oui, parce que j’ai changé d’avis. Le coach, il a toujours l’option de pouvoir changer son avis. (rires) C’est ça, le football…


(source : rcsc.be)

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