samedi 11 avril 2009

"Charleroi n'est pas mon Club !"

John Collins va partir. Merci qui ... ?




L’entraîneur n’a plus la même vision que ses dirigeants

Ça sent la fin de la belle histoire d’amour entre le Sporting et John Collins.
Le coach ne se retrouve plus dans le projet mis en place par la direction.
Voici pourquoi le coach écossais ne devrait pas rester au Sporting la saison prochaine...

Enzo Scifo a prévenu John Collins qu’il ne lui ferait pas de cadeau. Mouscron jouera son rôle d’arbitre honnêtement

Enzo Scifo et John Collins n’ont joué ensemble qu’une seule saison (1996-1997) à Monaco. Pourtant, ils sont parvenus à créer une vraie amitié.

“Je pensais vraiment que tu étais resté après l’année du titre ”, glisse le Carolo. “Non, j’avais déjà des contacts avancés avec Anderlecht.
Cette année a été formidable et on possédait un noyau incroyable avec Trezeguet, Henry, Ikpeba Anderson, Barthez et Petit.
Tout le Rocher voulait absolument ce titre afin de fêter dignement le 700e anniversaire de la Principauté. Le Prince Albert venait parfois s’entraîner avec nous. Il a tout fait pour que je reste à l’AS. Aujourd’hui, on entretient encore des contacts réguliers. ”

Après avoir atteint les sommets européens et disputé ensemble une demi-finale de Coupe UEFA, les deux hommes se retrouvent aujourd’hui embarqués dans la même galère. À Charleroi, c’est le maintien en D1 qui est en jeu.

“Il reste six matches très importants à disputer pour l’avenir du club. Le mien passe après... Mais il faut réaliser dans quel club on travaille. Le Sporting veut vendre et pas construire une équipe capable de gagner des trophées. J’ai appris dans les journaux que des joueurs avaient été transférés pour la saison prochaine. Je n’ai même pas été consulté! J’ai compris que Charleroi n’était pas mon club mais celui de Mogi et du président. Tu ne peux pas faire un gâteau magnifique si tu n’as pas les ingrédients... La plupart des dirigeants pensent qu’ils possèdent le meilleur effectif et qu’ils connaissent le foot de A à Z. Mais ce n’est pas vrai! La direction de Charleroi a toujours son avis sur le système mis en place ou les joueurs choisis. Cela n’existait pas lorsque je coachais en Ecosse.Mais je suis fort mentalement... ”

On perçoit dans les propos du coach carolo qu’il ne fera plus de vieux os au Mambourg! Quant à Scifo, il voudrait tant entamer une nouvelle saison à l’Excel. Mais les problèmes financiers du club le laissent perplexe... “Nous étions quasiment d’accord pour poursuivre notre collaboration. Mais c’était avant cette nouvelle tuile! À présent, il faut attendre, même si je garde confiance en Philippe Dufermont. ”


(source : Nouvelle Gazette)


John Collins: "Mon bail à Charleroi se termine en fin de saison et c’est bien ainsi. En six mois, j’aurai eu le temps de me faire une opinion sur les potentialités de ce club et la façon dont il est dirigé. Je me refuse donc à évoquer l’avenir aussi longtemps que ma mission au Sporting n’est pas terminée. Nous ne sommes pas encore sauvés et, objectivement, je me demande où nous en serions au classement si, durant le mercato, nous n’avions pas acquis 3 joueurs de valeur. Visiblement, ce club n’est pas taillé pour gagner un jour quoi que ce soit. Chaque année, il lui faut vendre un ou deux bons joueurs. Je peux comprendre et m’accommoder de tout ça pour autant que j’aie en permanence Abbas et Mogi Bayat derrière moi. Ce qui n’est pas le cas, dans le chef, surtout, de Mogi. Il n’est pas correct que j’apprenne par les journaux que la direction veuille vendre ou acquérir tel ou tel joueur. Autant être clair : je ne continuerai pas à fonctionner selon ce schéma-là."

Enzo Scifo: "Je comprends parfaitement John et, pour être franc, je ne retournerais jamais à Charleroi dans de telles conditions. Lors de mon passage là-bas, je n’ai eu affaire qu’à Abbas qui respectait mon travail. J’ai eu le bonheur de ne pas connaître Mogi mais j’ai, en revanche, dû composer, comme Collins,avec l’état lamentable des aires de jeu."

J.C. L’entraîneur est jugé, chaque week-end, par tout le monde : dirigeants, supporters, journalistes… Cette pression est inhérente au statut de cette profession : il faut vivre avec.
E.S. Mais j’ai appris à me passer de la lecture des journaux. Il est dommage qu’on ne juge un coach que sur ses résultats. Je suis pour ma part convaincu qu’il existe de très bons entraîneurs dans la catégorie des losers.

J.C. Personne ne tirera jamais du sang d’un caillou !
E.S. Malheureusement, certains dirigeants ne le comprennent pas.

J.C. La plupart des présidents, ici comme partout ailleurs, pensent qu’ils ont le meilleur effectif, capable de battre n’importe quel adversaire. Moi, à Charleroi, je dois composer au surplus avec Mogi Bayat, qui affirme connaître le football de A à Z alors qu’il n’a jamais eu un ballon dans les pieds.
E.S. À la limite, ça ne me dérange pas d’avoir un patron qui connaît le foot et me fait passer des messages sans s’immiscer dans la nature de mon travail. Je crois que je m’entendrais très bien avec un dirigeant comme Lucien D’Onofrio.

J.C. Je crois rêver quand j’entends mon président me conseiller d’adopter tel système plutôt qu’un autre. Ma vie antérieure de coach n’a jamais vécu une situation pareille. Il faut être très fort mentalement pour s’accrocher à Charleroi d’autant plus que, dans ma philosophie, le résultat a bien moins d’importance que la manière. Autant je peux accueillir froidement un succès tiré par les cheveux, autant, comme à Bruges, je peux me satisfaire d’une défaite scellant un match au cours duquel mes joueurs ont tout donné, y compris un spectacle de qualité.

(source : Le Soir)

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