samedi 31 octobre 2009

Interview de Sébastien Chabbert



Avant de signer au Sporting, as-tu été contacté par d'autres clubs ?

Oui, j’avais été approché par des clubs de Ligue 2 française. Mais il n’y avait rien de concret, car c’était encore le début du mercato. Il y avait des clubs comme Arles qui venait de monter. Il y avait aussi Troyes. D’autres clubs se sont aussi manifestés mais ce n’était qu’en pourparler. Rien de concret.

Pourquoi as-tu finalement opté pour le Sporting de Charleroi ?

J’ai opté pour Charleroi, car c’était une aventure différente : c’était la D1 belge. Je préférais jouer en D1, dans un championnat médiatisé, plutôt qu’en Ligue 2. J’avais aussi envie de connaître autre chose. Par le passé, j’ai eu l’occasion de jouer en Ligue 1 et en Ligue 2 française. A ce moment, Charleroi était la proposition qui me paraissait la plus adéquate avec ce que j’envisageais pour la suite.

Quelle est la chose qui t'a le plus marqué en arrivant ici ?

C’est la ferveur des supporters. C’est l’engouement qui existe autour du Sporting. J’ai retrouvé ici ce que j’ai connu à Lens dans le passé : une région pas forcément facile à vivre et des gens qui ont des valeurs. En arrivant à Charleroi, j’ai eu effectivement l’impression de retrouver la mentalité lensoise. C’est ce qui m’a directement plu et c’est ce qui m’a sensibilisé en premier lieu quand je suis venu à Charleroi.

Souhaites-tu faire passer un message à nos supporters ?

Il y a un engouement autour de l’équipe et cela fait vraiment plaisir aux joueurs d’être suivis de la sorte. J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier les supporters pour l’accueil qu’ils m’ont donné lors du début de la saison. J’ai vraiment bien été accueilli. Cela m’a fait chaud au cœur. Je savais que Bertrand Laquait était une icône, que cela faisait des années qu’il était là. Je remercie les supporters pour cela. Je trouve qu’on a un bon public, qui est toujours derrière son équipe. J’espère qu’on saura leur rendre ce qu’ils nous donnent depuis les tribunes.

Et que penses-tu de la ville et de sa région ?

Je ne peux pas trop parler de la ville de Charleroi, car j’habite à Waterloo. Par contre, je peux dire que moi et ma petite famille, nous avons été surpris par la gentillesse des gens ici. Par rapport à la France, ça n’a rien à voir. Les gens sont chaleureux. C’est convivial. Sincèrement, j’adore votre région. Je ne dis pas ça parce que j’ai signé ici. Non, sincèrement, j’adore la mentalité. Je suis du sud-ouest de la France et chez moi, c’est un peu pareil. Ici, je me retrouve vraiment dans mon élément.

Parlons un peu de ton passé et de ton parcours au Racing club de Lens… avec qui tu as connu la Champion’s League.

Ce qui s’est passé avec Lens est tout simple. Je suis arrivé là-bas pour être titulaire. Je venais de Cannes, où j’avais disputé une saison de Ligue 2. J’allais prendre la relève de Guillaume Warmuz qui, lui, devait signer à Monaco. Manque de pot ! Barthez a résigné à Monaco, le soir de leur dernière victoire. Donc Warmuz est resté à Lens, avec moi comme « doublure ». Chaque fois que j’ai eu l’opportunité de jouer avec Lens, j’ai eu des petits pépins. Ce n’était jamais très grave, mais à chaque fois cela tombait au mauvais moment. C’est ce qui explique que, soit je n’ai pas pu partir, soit je n’ai pas pu jouer. Malgré cela, même en étant « doublure » à Lens, j’ai eu la chance de connaître la Champion’s League, de connaître la Ligue 1 française, de jouer en Coupe de France, en Coupe de la Ligue et de vivre pas mal d’aventures aussi en Coupe d’Europe. J’ai toujours gardé la confiance du club, toujours été considéré comme un « prim ». C’est cela qui m’a fait parfois penser que je devais rester à Lens plutôt que de tenter l’aventure ailleurs. Après, j’ai eu des petits pépins de santé qui m’ont empêché de prendre la place de titulaire.

Est-ce qu’un derby entre le Standard et Charleroi est plus intensif qu’un Lens-Lille ?

Il y a une très grosse rivalité entre les 2 équipes belges et les 2 équipes françaises. La différence, c’est le nombre de spectateurs qui est plus élevé en France. Sinon, c’est kif-kif. Ce sont deux matches très chauds. Sur le terrain, dans les tribunes, c’est pareil. Il y a une note spéciale et magique dans ces rencontres. J’ai pu vivre l’ambiance d’un Standard-Charleroi, c’est vraiment pas mal du tout. (sourires)

Quel est le meilleur moment de ta carrière ?

Mon premier match pro en Ligue 1 à Bordeaux. C’était au moment de la grosse équipe avec Dugarry, Laslandes, etc. J’avais vraiment fait un bon match. Une première comme ça, on s’en souvient toujours.
Parlons du championnat actuel. Es-tu satisfait du début de saison des Zèbres ?

Je dois dire que j’ai été satisfait jusqu’au 6e match. Maintenant, c’est vrai qu’on vit une situation un peu plus difficile. On n’arrive plus à gagner. C’est un petit passage à vide auquel il va falloir remédier très vite pour renouer avec la victoire. Il ne faut pas se laisser larguer par les équipes qui se trouvent devant nous.


Comment expliquer ce manque de régularité dans les résultats de l'équipe ?

On peut expliquer cela par la fougue, par la jeunesse et le manque d’expérience. Nous avons une équipe avec des joueurs qui aiment jouer au ballon. Ils ont les qualités pour le faire, mais parfois on oublie qu’il ne faut pas prendre de but avant de pouvoir attaquer. On veut trop bien faire et aller de l’avant et on s’oublie tactiquement. Alors, on se fait contrer et on prend des buts. On essaie trop de faire le jeu en attaquant. Je pense que nous n’avons pas nécessairement trop de qualités pour le faire. Il faut avoir un bon bloc défensif et procéder en contre pour pouvoir aller marquer. C’est donc un mélange de tout : de jeunesse, de fougue, d’envie de bien faire. Voilà ce qui nous porte défaut de temps en temps.
Nous avons des joueurs qui sont trop bons techniquement et qui ont envie de mettre un petit peu le feu. Alors, on s’oublie défensivement et on se rue à l’attaque pour tenter de marquer. Et après, lorsqu’on prend un but, ça se décuple… et on prend le deuxième. Une fois qu’on a pris le deuxième : c’est la mort.

Toi-même, comment te sens-tu ? Estimes-tu être à 100% de tes capacités ?

Non, pas encore. Je ne peux pas dire cela car je sors d’une saison sans jouer. Un an, c’est vraiment très long. J’ai tout fait pour être le plus haut possible. L’année dernière, dans l’ombre, c’est probablement la première fois que j’ai bossé autant dans les salles de muscu, de rééducation, etc. J’avais un challenge. Il y en a beaucoup qui me disaient « ça va être dur de revenir » et moi j’avais à cœur de prouver le contraire. Puis, il y a eu un mot de ma fille, la grande, qui m’a dit «Papa, on ne te voit jamais sur le terrain». Cela m’a fait un électrochoc. Je lui ai répondu « Tu vas me voir bientôt». Ce fut ma motivation. J’ai envie qu’elle me voit sur les terrains le plus longtemps et souvent possible.

Le top 6 pour Charleroi : possibilité réelle ou utopie ?

Non, ce n’est pas utopique. Je pense que nous serons dans les « 6 ».

Est-ce l’objectif que tu t’es fixé cette saison ?

Quand je m’engage dans un club, dans une aventure, je m’y engage à fond. Je peux vous dire que j’ai vraiment le cœur carolo et que je donnerai mon maximum pour qu’on puisse réussir.

(source : rcsc.be)

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