lundi 29 septembre 2008

Interview de Sbai



Salah, quel est ton avis sur le début de saison du Sporting de Charleroi ?

«On fait un peu les mêmes erreurs que l’année dernière. On a perdu des points bêtement, notamment face à Westerlo. Contre Anderlecht, on devait revenir avec le nul. Sans l’exclusion injuste de Capi, on aurait pu. Quand nous aurons plus de régularité dans notre jeu, ce sera difficile de venir nous chercher des points. Nous avons un groupe qui possède d’énormes qualités au niveau de l’attaque, du milieu et de la défense. Je garantis que nous allons faire un bon championnat, même si le début aurait pu être meilleur. »

Et que penses-tu… de la défense du Sporting ?

«Je pense que nous avons une très bonne défense. Ce qui nous manque, ce n’est pas grand chose. Avec Badou, Capi, Mohamed, David, notre défense ne manque pas de qualités. On a des soucis au niveau des phases arrêtées. C’est vrai qu’on a tendance parfois à se relâcher un petit peu. C’est plus un manque de concentration qu’autre chose. Si on arrive à rectifier le tir à ce niveau-là, je pense que ce ne sera pas simple de nous mettre en difficulté. Le tout, c’est qu’on soit plus concentré. »
A titre personnel, tu préfères jouer dans l'axe ou sur le flanc ?

«Ma place de prédilection est arrière gauche. J’ai été formé à ce poste-là depuis que je suis tout petit. C’est vrai que, l’année dernière, j’ai dépanné au poste de défenseur central parce qu’il y avait des déficits au niveau de ce poste-là. Jusqu’alors, je n’avais pas beaucoup joué dans l’axe. Peut-être deux ou trois fois. Mais j’ai su prendre ma place et j’ai joué presque toute la saison dans l’axe. Diallo jouait alors au back gauche. J’avoue que mon début de saison n’a pas été très bon en tant que back gauche. Mais il faut dire, par rapport à cela, que j’ai accumulé beaucoup de fatigue au cours de périodes où je n’ai pas eu de vacances. Cela fait cinq ans que j’enchaîne directement le championnat, puis les matches avec l’équipe nationale. J’ai calculé que j’ai passé 46 heures dans les avions en deux mois. Cela fait quand même beaucoup. En cinq ans, j’ai eu seulement 10 jours de vacances. Je suis allé dans le rouge. Ma préparation de ce début de saison a été chamboulée suite à des inflammations… dues à la fatigue. Je ressens encore le contre coup : je n’ai pas encore récupéré mon explosivité. Je sens bien qu’il me manque encore du punch. »

N'as-tu jamais songé à jouer un cran plus haut ? Dans l’entrejeu ?

«Non… mais, c’est vrai que ça dépend du système de jeu. En équipe nationale, on a parfois joué en 3-5-2. Dans ce système, je devais à la fois défendre et attaquer et donc je prenais souvent le couloir. Ce n’est pas trop mon truc. »
Le Sporting prête de plus en plus ses jeunes joueurs (à Namur, etc.). Tu as, toi-même, été prêté deux fois : à Renaix, puis à Tubize. Penses-tu que ce soit un bon système pour le joueur et pour le club ?

«Oui, c’est un bon système : notamment pour avoir du temps de jeu. C’est ainsi qu’on prend de l’expérience et qu’on devient plus mature. Il vaut mieux avoir 30 matches en D2 que rester 30 fois sur le banc et jouer 4 fois sur l’année en D1. »

Avec le recul, que penses-tu de ton prêt à Tubize ? En rejoignant ce club en D2, avais-tu la conviction que tu "reculais pour mieux sauter" ?

«Personnellement, je ne voulais pas partir en prêt en deuxième division. Après avoir réalisé une bonne Coupe du monde en 2005, je pensais que c’était le moment pour prendre ma chance en première division. C’est vrai qu’au début, j’ai cru qu’on me mettait de côté. Après avoir mûrement réfléchi, je me suis dit « pourquoi pas ? ». Je savais que j’allais revenir pour jouer en première division. J’ai eu la chance d’avoir des entraîneurs de la classe d’Enzo Scifo et de Philippe Saint Jean. »

As-tu douté de toi ?

«Douter de moi ? Non. Je connaissais mes qualités. Cependant, quand on vient de disputer une Coupe du Monde, qu’on a rencontré des grandes équipes et joué avec des grands joueurs, descendre en D2 ne fait pas plaisir. Mes objectifs à l’époque étaient clairement de jouer sous le coaching de Jacky Mathijssen. »
Le Sporting affrontera prochainement le KSK Renaix en 16e de finale de Coupe de Belgique. Que peux-tu nous dire sur ce club auquel tu as été prêté lors de la saison 2004-2005 ?

«C’était comme Tubize, un club familial. J’ai eu la chance d’être prêté à deux très bons clubs qui m’ont bien entouré et accueilli, tant les dirigeants que les staffs et les joueurs. J’en garde de très bons souvenirs. Il y avait pas mal de Français qui jouaient dans l’équipe, donc le contact était plus facile. Franchement c’était bien. L’équipe a beaucoup changé par rapport à celle que j’ai connue. Je dois encore connaître 3 ou 4 joueurs qui n’étaient pas encore à l’époque en équipe première. L’équipe actuelle est pratiquement toute nouvelle. Je ne sais donc pas en dire beaucoup plus. »

As-tu pris plus d'importance au sein de l'équipe avec l'arrivée de plusieurs de tes compatriotes dont certains ne parlent pas français ? As-tu un rôle de guide pour eux ?

«De l’importance, je ne pense pas. J’essaie de les encadrer. C’est un monde de différence entre leur passé et Charleroi. Ils sont un peu perdus. J’essaie de les aider pour que leur intégration soit plus facile. Je leur donne des conseils lorsqu’on se voit à l’entraînement mais aussi en dehors. Quelques fois, ils ne comprennent pas les directives du coach, je suis là pour la traduction. Je suis un peu leur guide, mais ils s’adaptent super bien. La Direction nous a demandés, à Majid et moi, de les encadrer, de les aider au niveau du football et en dehors. S’ils ont besoin de quelque chose, nous sommes les intermédiaires avec la Direction. »

Quels sont à présent tes objectifs sportifs ?

«Je dois d’abord prouver, ici à Charleroi, que je vaux plus que ce que je montre actuellement ! Ensuite - et ça, c’est plus collectif - je dois montrer que je suis capable d’apporter un plus à l’équipe. Charleroi est un club qui peut finir dans le haut du tableau, je n’en doute pas. J’essaie d’apporter mon maximum pour le club. »

(source : rcsc.be)

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