mardi 25 novembre 2008

« Je ne me vends pas bien!»


Entraîner le Sporting de Charleroi n'a jamais été une mince affaire. Il est vrai qu'avec la famille Bayat aux commandes, les résultats doivent suivre et le caractère doit être vraiment bien trempé. Découvrez la face cachée d'un homme simple avec les pieds sur terre.


Est-ce vous avez le temps d'avoir une autre passion à côté du football?
Non pas vraiment! A côté du football, j'essaie de consacrer la majeure partie de mon temps à ma famille. C'est très diffcile de se retrouver à quatre, avec ma femme et mes deux filles, au même moment en même temps! Et quand on y arrive, cela ne dépasse pas une heure... La vie d'entraîneur est bien plus contraignante que celle de footballeur. Je dois à présent préparer les entraînements, les matches, visonner d'autres équipes,... On doit penser à tout, je me réveille même parfois pendant la nuit!

Pas trop déçu de n'avoir que des filles et pas de futur footballeur?
Non, pas du tout. Je voulais absolument au moins une fille. Le plus important c'est que les enfants soient en bonne santé. Le reste ce n'est pas important.

Quelle genre d'éducation avez-vous eu?
J'ai eu beaucoup de chance. Mes parents m'ont laissé faire ce que ce que je voulais. A l'âge de 17 ans, Monsieur Pavic m'a demandé d'intégrer le noyau des pros du Standard et du jour au lendemain j'ai décidé de laisser tomber l'école! C'était tout de même assez risqué. Aujourd'hui, ce serait une folie! Même si, de nos jours, certains jeunes disposent d'un diplôme et ne savent pas quoi faire avec. J'ai une éducation basée sur le respect et l'honnêteté. Je suis quelqu'un d'assez calme, on forme un beau couple avec ma femme qui, elle, est vraiment impétueuse.

On a l'impression que vous vous vendez mal parce que vous êtes trop calme, discret?
Je n'ai pas besoin de faire de déclarations tapageuses et d'être au centre d'une conversation. C'est vrai que je ne fais pas beaucoup parler de moi. Peu de gens se rappellent que j'ai joué au Standard, au Cercle, au GBA, à La Louvière et à Charleroi!D'un autre côté, cela peut avoir certains avantages...

Finalement, commencer à Charleroi une carrière d'entraîneur cela forge le caractère!
C'est vrai que c'est un club médiatique, assez chaud,...si l'on réussit à Charleroi, c'est pas mal! C'est une bonne base pour la suite d'une carrière. Mais vous savez, j'avais déjà les reins solides avant d'entraîner le sporting!

Le milieu du foot est aussi terrible qu'on le dit?
Je n'ai connu que cela et c'est vrai que ce n'est pas tous les jours facile. J'ai eu la chance de trouver, après seulement quelques semaines, un emploi d'entraîneur après ma carrière de footballeur. Mais je peux comprendre la difficulté que l'on peut avoir à se reconvertir dans un autre domaine. Le football est un sport collectif peuplé d'individualités. De plus en plus, j'ai l'impression que les joueurs ne pensent plus qu'à eux et pas à l'équipe. Je pense que c'était moins le cas il y a quelques années. Il y a un changement de mentalité aussi bien dans le sport que dans la vie quotidienne. J'ai tout de même quelques amis dans le milileu comme Didier Frenay (qui est d'ailleurs parrain de ma fille) ou Benoît Thans.

Y-a-t-il quelque chose qui vous choque aujourd'hui dans la vie de tous les jours?
Je suis horrifié en voyant le coût de la vie. Je me rends compte que je suis un privilégié mais je me demande parfois comment les gens font pour s'en sortir. Aujourd'hui, tout coûte de plus en plus cher... Une famille « normale » avec des enfants doit éprouver les pires difficultés à boucler la fin de mois. Malheureusement, je ne pense que l'avenir s'annonce meilleur...

(source : dh.be)

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