samedi 28 février 2009

Un derby hennuyer de la peur lourd de conséquences…




Le dernier vrai choc de la saison a accentué la nouvelle tendance en tête du classement : Anderlecht a réellement repris les rênes du championnat. Sa victoire de dimanche dernier a même affermi sa prise en lui ménageant la latitude de commettre l'un ou l'autre léger faux pas. Le duel en sommet reste toutefois d'actualité mais il va désormais se poursuivre à distance. Générera-t-il encore des rebondissements ? Équipe la plus productive tant à domicile qu'en déplacement, Anderlecht a démontré à Charleroi mais surtout à Gentbrugge qu'il gérait avec maturité ses rencontres loin du stade Vanden Stock. Il devra sûrement afficher les mêmes heureuses dispositions à Mouscron pour triompher d'un Excelsior toujours inquiet pour sa survie.

Le Standard s'est réveillé sans traumatisme de son grisant rêve européen. La reconduction de son titre demeure son objectif, l'affermissement de sa deuxième place, synonyme de nouvelle aventure en Ligue des Champions, une obligation morale. Devenu une de ses bêtes noires, le Cercle Bruges ne devrait pas accepter de bonne grâce d'hypothéquer, à Sclessin, la majeure partie de ses espérances européennes. Le Club Bruges jouera gros, une fois encore, contre Roulers, son vainqueur en Coupe. Tout autre résultat qu'une victoire avivera la crise qui perdure au stade Breydel. Les projecteurs se braqueront aussi, pour la seconde fois d'affilée, sur la bataille, indécise, dans le bas du tableau. Le derby hennuyer de la peur, à Charleroi, déterminera, ce soir, s'ils seront quatre ou cinq à lutter pour leur maintien. Vainqueur de Mons, le Sporting se maintiendra au-dessus de la mêlée. Une défaite de l'Albert actionnera au Tondreau une stridente sonnette d'alarme. Le perdant de Dender – Tubize plongera, lui aussi, dans les affres.


C
habaud : "Peu importe qui joiera et où"

De retour, Sébastien Chabaud préconise l'unité des Zèbres

Étant donné qu'Adlène Guédioura doit s'effacer, on devine que John Collins (qui ne fait jamais part de ses intentions) va employer Sébastien Chabaud au poste de demi-défensif qui est le sien. Le médian marseillais avait d'ailleurs déjà repris fonction lors du dernier quart d'heure du match de Courtrai.

Ainsi, le fameux trio qu'il compose avec ses potes Fabien Camus et Majid Oulmers (auquel s'adjoindra Christophe Grégoire) sera reconstitué.

"Selon le principe qu'applique notre entraîneur, nous n'en savons rien. Mais peu importe qui jouera et à quelle place. Ceux qui seront appelés en équipe devront s'unir afin de récolter les trois points. Qui sont indispensables, car c'est le moment ou jamais de reprendre nos distances avec nos poursuivants au classement. Il faut refaire le trou !"

C'est la solidarité qui prévaudra lors de ce match qui se jouera plutôt dans les esprits qu'avec les jambes : "Nous nous sommes tous préparés afin d'être prêts pour ce qui s'apparente à un combat. Il s'agira d'être présents. Et tant pis si nous devons mettre de côté nos qualités purement footballistiques !"

Les Zèbres seront des adeptes de la formule selon laquelle le flacon importe peu. Pourvu qu'ils goûtent à l'ivresse : "Un tel match recèle tellement d'inconnues..."


"Il manque un ingrédient…”


Robert Waseige évoque la situation du Sporting hennuyer, mais avec recul

À la veille d'une confrontation entre clubs du Hainaut dont la santé sportive n'est pas brillante, il était intéressant de consulter quelqu'un qui connaît bien le contexte particulier de la région.

Évidemment, Robert Waseige se penche plutôt sur le Sporting carolo dont il écrivit l'une des plus belles pages de son histoire.

Il y a… quinze ans , l'entraîneur liégeois conduisit les Zèbres, successivement à la finale de la Coupe de Belgique et sur la scène européenne.


Pour s'être éloigné du Mambourg (où il est revenu à deux reprises), l'homme prend du recul : "Étant donné que je ne fréquente plus Charleroi, je m'en tiens à ce que m'informe la presse. Je n'arrête pas de lire que l'effectif dont auront disposé Thierry Siquet et John Collins recèle beaucoup de qualités et même du talent. Cependant, ces flatteuses considérations ne débouchent pas sur du concret. Elles ne sont pas rentables en matière de points.”

De notre côté, nous nous souvenons que les joueurs dirigés par Robert Waseige étaient animés d'une formidable exaltation.

Immanquablement, les visiteurs du Mambourg passaient notamment un terrible premier quart d'heure dont ils sortaient toujours éprouvés et ébranlés : "Il est regrettable qu'une place si vivante traverse des moments moins exaltants. Je suis sensibilisé par le phénomène, parce que je reste attaché au Sporting. Je ne m'autorise aucun droit de jugement, mais il manque un ingrédient. Je suis forcément incapable de mettre le doigt dessus.”

On a l'impression que la passion s'est estompée dans les rangs carolorégiens.

"En tout cas, c'est franchement dommage qu'un tel club doive participer à la lutte pour le maintien. Pourtant, je ne crois pas l'enthousiasme puisse se perdre et disparaître. J'ai le sentiment qu'il est toujours présent… mais il faut le stimuler par des joueurs intégrés et investis !”

Dessy : "On se déplace pour gagner ! "

Christophe Dessy sait qu'une défaite à Charleroi serait dramatique

Puisque cela date et que le contexte suggère une certaine rationalité, Christophe Dessy ne sera pas gagné par l'émotion au moment de retrouver ce qui fut le Mambourg ("Bien que cela reste un club fantastique", précise-t-il). L'émotion, ce sera la joie en cas de victoire; la déception en cas de défaite. Le tout, pour Mons, est de ne pas laisser échapper les Zèbres.

"Par la force des choses, on est obligé de se contenter de cela. Parce qu'on a besoin de points et qu'on ne peut se permettre de jouer petits bras, on se déplacera pour gagner."

Plus que Roulers de par son caractère moins physique (surtout en l'absence de Guédioura), Charleroi peut, comme Anderlecht, être un adversaire qui convient à Mons : "Avec le staff, on a abattu un travail relationnel avec les joueurs cette semaine. Sur le terrain, on a axé la semaine sur le jeu suite à la cruauté de l'issue roularienne. Sur base d'images, qui ne se discutent pas, il a été prouvé qu'on ne doit s'en prendre qu'à nous-mêmes."

Il y a quelques semaines, le mentor des Montois avait lancé qu'en mars, Mons se situerait devant Charleroi au classement. Cela passe par un succès ce soir, que l'absence de Guédioura pourrait faciliter.

"Dernièrement, on a vu comment réagissait Anderlecht sans Deschacht... Cela dit, ce n'est pas l'absence de Guédioura qui peut nous faire gagner, mais bien le fait de gommer les petites erreurs aux conséquences énormes. Maintenant qu'on a touché le fond, espérons qu'on rebondisse. Je ne cesse, dans cet ordre d'idées, de réclamer plus d'investissement..."


(source : DH.net)

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