mercredi 6 mai 2009
"Sur la pointe des pieds"
Frank Defays avoue avoir reçu de la motivation de sa direction en avant-saison !
Il y a dix ans, Spaute attirait Defays au Mambourg. Gagnant principalement sa croûte dans un garage jusqu'alors, le Namurois ne dut pas apprendre l'humilité et s'imposa rapidement au point de devenir dépositaire d'une partie de l'âme zébrée . Une décennie après son arrivée, il peut être fier de son bilan.
"J'aurai mené une carrière honorable à quarante kilomètres de chez moi. Que demander de plus ? Ce n'est pas un parcours exceptionnel, mais il est satisfaisant à titre personnel. Je ne me suis jamais pris pour une vedette et j'entends donc partir comme je suis arrivé, c'est-à-dire sur la pointe des pieds. J'aurai fait mon petit chemin comme tant d'autres, sans plus... Mon départ ne constituera donc pas un événement majeur."
Il passa le plus clair de la saison dernière à l'infirmerie. Partant, beaucoup, dont nous fûmes, n'auraient pas parié grand-chose sur son retour. "C'est justement le doute des gens qui m'a motivé. Quand Didier Frenay m'a appelé l'été dernier pour me dire que le club considérait que je ne serais que le septième défenseur (NdlR : il n'y en avait pourtant que cinq dans le noyau de départ...) même si j'étais à 100 %, c'était mieux que de l'EPO."
Et il tint finalement le coup durant le présent championnat. On raconte que ce fut au prix d'un ménagement récurrent...
"J'ai été assez étonné de mon comportement après six mois d'inactivité due à cette grave blessure à la cheville. J'ai eu un creux au retour du stage hivernal, mais tout le groupe l'a connu. Physiquement, j'ai tenu la route dans l'ensemble. Je ne me suis pas entraîné à la carte. Je n'ai été ménagé que quand cela se justifiait pleinement ou quand j'étais suspendu, comme ce fut le cas dernièrement. Pour le reste, je n'ai bénéficié d'aucune exemption, d'aucun programme d'exception. Semaine après semaine, j'ai accompli le même travail que le reste du groupe."
Futur T2 ? "J'en entends parler depuis quelque temps et une clause existe, mais il faudrait une offre et surtout une volonté partagée et un projet qui m'agrée. Ma préférence va à l'étranger. J'aimerais relever un nouveau défi, voir comment je m'adapte à une situation qui m'est inconnue."
Capi est-il fâché ?
Même s'il ne le dit pas de manière abrupte, Frank Defays ne se reconnaît plus tout à fait dans le très agité Sporting Charleroi actuel.
Déjà touché par ce que lui avait rapporté Didier Frenay en avant-saison et outre l'une ou l'autre déception, notamment contractuelle, il appela ensuite de manière sibylline la direction carolo à faire preuve d'impartialité. Il refusa ensuite d'entrer dans les détails.
Aujourd'hui, il y a prescription. Explication de l'intéressé : "J'ai dit ça après le match contre Anderlecht. J'étais sur le banc car l'entraîneur m'avait dit qu'il confirmait le onze ayant donné satisfaction alors que j'étais suspendu, ce que j'avais trouvé logique. Mais après le match, mon agent m'a appelé : les dirigeants lui avaient dit que je venais en fait de payer mon implication dans trois des cinq buts pris contre Gand. Ça m'a fait mal, d'autant plus que, images à l'appui, c'était faux. C'est pour cela que j'ai demandé de l'impartialité."
Alors, Capi partira-t-il fâché ? Plutôt déçu... De beaucoup de choses !
L'avis de Defays sur les jeunes, le brassard ou la presse...
Un mot de Frank Defays sur des sujets le concernant directement ou indirectement...
Direction/supporters : "Les joueurs perçoivent le malaise qui existe. Les supporters sont frustrés de plus de cent ans d'existence sans palmarès. Et à chaque fois qu'ils ont senti qu'il y avait moyen de faire quelque chose de bien, on a vendu des joueurs. Cette politique, les supporters savent qu'elle est en inadéquation avec les ambitions affichées par les dirigeants. Nos fans veulent des objectifs raisonnables. Cela dit, le club n'existerait peut-être plus s'il n'avait pas été repris par les Bayat."
La saison du RCSC : "L'effectif recèle les qualités pour se maintenir sans aucun problème. C'est de caractère dont nous manquons cruellement. Quand nous avons touché le fond à Tubize, j'ai paniqué à l'idée qu'on ne relève pas la tête tout de suite. Je ne suis pas sûr qu'on ait la mentalité requise pour se sauver dans un match de la mort à Dender lors de la dernière journée du championnat. Il faut à tout prix l'éviter."
Les jeunes Zèbres : "Soit ils s'adaptent aux vieux du groupe, soit c'est le contraire. La première catégorie étant majoritaire vu les priorités du club, les gens de ma génération n'ont plus le pouvoir et doivent donc s'accommoder de la situation actuelle. Les us et coutumes de mes jeunes coéquipiers ne me dérangent pas pour autant qu'ils mouillent leur maillot afin de ne pas jouer avec mon équipe, mon club et mon pognon."
Ses relations avec la presse : "Je n'ai jamais eu de problème avec un journaliste. Je n'ai jamais fui mes responsabilités ni demandé une justification suite à une critique (NdlR : nous confirmons les propos de Frank Defays). Cela dit, une chose me dérange : quand on gagne, on va toujours chercher celui qui s'est illustré, celui qui a marqué, jamais le porteur d'eau qui a fait son boulot dans l'ombre. Mais quand on perd... À Tubize, je me croyais au Mondial tellement j'étais assailli de questions par les médias. C'est facile. Si un jeune refuse de s'exprimer, cela doit valoir une amende. Et vous ne leur rendez pas service en n'insistant pas."
Guédioura capitaine : "Ce n'est pas à moi de répondre à cette question, même si la logique voudrait que, en mon absence, le brassard revienne à un ancien. Je suppose que ce choix récompense son engagement."
Frank, l’anti-vedette
Il Trulletto. Amoureux de la Botte via son épouse, Frank ne pouvait qu’apprécier. C’est sur fond de carbonara qu’il nous confia en fin de semaine dernière sa décision d’arrêter les frais en Zèbre. Sitôt l’info révélée en exclusivité sur dh.be, les témoignages y affluaient. Le premier résumait : “Il s’est toujours battu en toutes circonstances.” C’est tout Defays, ça, l’ex-ouvrier devenu ouvrier du foot. Anti-vedette assumée sur le terrain comme en civil, Frank a préféré, selon l’expression, ne pas faire l’année de trop en bord de Sambre : “Ce n’est pas une question de physique mais de mental. Ce dernier n’est plus suffisant pour rempiler un an ici.” Samedi, le Mambourg saluera un combattant exemplaire, un grand Monsieur.
(source : dhnet.be)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire